Analyse linéaire de l'acte V du Tartuffe de Molière au niveau hypokhâgne. Toutes les scènes sont expliquées individuellement sous l'égide d'une dialectique d'ensemble qui prend en compte les trois niveaux d'analyse : l'auteur, le lecteur et le spectateur.
[...] La réponse de Cléante est directement liée au combat du Tartuffe, Le poids d'une cabale embarrasse les gens dans un fâcheux dédale réfère certainement à la cabale des dévots menée contre la troupe de Molière et la famille réunie semble presque être une mise en abîme de la troupe elle-même lorsqu'elle se trouvait en difficulté par l'interdiction de la pièce. Orgon se trouve coupable d'avoir chassé trop violemment Tartuffe comme Molière pourrait l'être d'avoir attaqué les faux dévots. L'apparition de Monsieur Loyal sera l'exécution de la menace et le retour d'une inquiétude tempérée par les aspects comique de la scène IV. [...]
[...] Damis et Dorine, les plus forts en gueule menacent à leur tour monsieur Loyal, selon Dorine, monsieur Loyal a bon dos il est de Tartuffe l'honnête agent. Cléante interrompt la scène, voulant éviter qu'un procès-verbal ne soit dressé, l'hypocrite en sortant lance : Le Ciel vous tienne tous en joie ! cette moquerie est la dernière mais fait sortir Orgon de ses gonds. La scène V est transitoire, madame Pernelle y dit son avant-dernière réplique : Je suis toute ébaubie et je tombe des nues ! [...]
[...] Pourtant, rien dans le début de l'action ne nous fait supposer l'existence de cette fatale cassette d'un frondeur ami d'Orgon, en cela Molière contredit une règle de la dramaturgie classique, en même temps qu'il contredit l'idée toute faite que le public avait de la comédie ainsi que le parti des dévots. Cet acte repose essentiellement sur ces oppositions de l'auteur, appuyées par le pouvoir souverain du monarque absolu. L'opposition est omniprésente sur l'ensemble de l'acte ainsi que l'étouffement des personnages qui sont plus que jamais clandestins chez eux. L'atmosphère de méfiance des actes précédents atteint son paroxysme. [...]
[...] Elmire et Cléante poussent le chef de famille à agir, d'aller parler, répandre l'affaire pour recevoir de l'aide. Mais Orgon n'a pas le temps d'agir et l'arrivée de Valère change les projets de la famille. Valère montre sa loyauté, il revient pour venir en aide à Orgon qui a pourtant manqué à sa foi envers lui. Il apparaît ici comme un modèle de vertu, et se rend efficace en prévenant Orgon de son arrestation prochaine et en apportant de l'argent. [...]
[...] La première partie de la scène montre le rapport d'Orgon avec sa mère, qui lui a transmis les inquiétudes spirituelles causes de sa faiblesse. C'est une femme stricte, d'une morale désuète, inconsciente des vices de son époque et attachée à son idéal religieux tant et temps qu'elle se trouve encore plus difficile à convaincre que son fils. Elle lui a enseigné une morale du sacrifice de soi, qui a poussé Orgon à donner à Tartuffe tout son bien. Le dialogue qui mène la scène III est du même ordre que celui de la scène I de l'acte un choc des générations. [...]
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