Analyse linéaire de l'acte I du Tartuffe de Molière au niveau hypokhâgne. Les quatre premières scènes sont expliquées individuellement sous l'égide d'une dialectique d'ensemble qui prend en compte les trois niveaux d'analyse : l'auteur, le lecteur et le spectateur.
[...] Lorsqu'elle fait l'énumération mère, fils, fille et femme on comprend en sous- entendu et son prince Tartuffe va jusqu'à le diriger puisqu'il est son directeur prudent il usurpe tous les rôles et centre sur lui toutes les qualités dont Orgon fait preuve : amour, tendresse, dévouement, loyauté. Orgon ne remplit plus son devoir. Le plus haut bout de la table où Orgon veut que Tartuffe soit assis est normalement la place réservée au Roi dans un banquet, le plus bas étant réservé aux moins gradés. Le spectateur contemporain connaît cette distinction moyenâgeuse. [...]
[...] Dorine donne une image exacerbée de Tartuffe, une image absolu, on pourrait dire qu'elle exagère, comme le fait remarquer Molière dans sa didascalie : c'est une servante qui parle pour justifier la familiarité du ton de la bonne qui ne manque pas de discernement. Orgon est dévoré de l'intérieur par Tartuffe, miroir de la perfection. Tartuffe, par opposition à Elmire, représente l'attrait pour les choses éternelles, on apprend plus tard qu'Orgon a des cheveux blancs et donc qu'il approche de la mort, ce qui explique son délaissement pour les choses temporelles. Tartuffe est un gueux, probablement laid, comme le laisse entendre Dorine dans l'acte III, Orgon lui fait donc mille caresses de ses mots et parle de lui comme un amant d'une maîtresse. [...]
[...] Le Tartuffe Acte remarques Scène première : Sur un rythme rapide, Molière présente ses personnages à l'exception d'Orgon et de Tartuffe. Madame Pernelle, personnage secondaire, assure la présentation par l'énoncé de leurs défauts de manière systématique. Digne portrait de son fils, elle se scandalise d'une vie qui ne soit point dévote et par mille remarques condamne plaisirs, divertissements et visites ; se souciant outre mesure des murmures des honnêtes gens, tout comme son fils, elle juge sur les apparences et agit en femme absolue : sa critique est entièrement négative et son courroux démesuré. [...]
[...] Sa jeunesse partie, elle se repeint dévote et renie ce qui ne la sert plus. Voyant approcher la mort, elle se préoccupe de son salut, qu'elle avait d'abord négligé, dont elle se moquait. Si La solitude effraie une âme de vingt ans le monde en effraie une de soixante et ne pouvant plus briller par les choses temporelles, elle s'attache aux choses éternelles. Son comportement est mû par l'envie et la jalousie des plus jeunes. En agissant ainsi, elle fait honte au Ciel par sa subite constance dans les affaires de son salut mais aussi à sa beauté passée en la reniant, l'hypocrisie est le vice de ceux qui ne s'assument pas eux-mêmes. [...]
[...] On apprend que Tartuffe est gourmand, ce qui est l'un des sept péchés capitaux, et qu'il trouve suffisamment d'attrait à la nourriture, chose temporelle, pour en consommer beaucoup. C'est un héros aux yeux d'Orgon, son unique référence, l'objet de ses pensées, il lui reconnaît des miracles, comme à un saint, ce qui fait encore ressortir son rôle d'usurpateur. Dans les vers : Lui, qui connaît sa dupe, et qui veut en jouir, Par cent dehors fardés a l'art de l'éblouir L'hypocrisie de Tartuffe est mentionnée pour la première fois dans la scène, Dorine montrait d'abord les excès d'Orgon mais elle vient à le critiquer, le faux dévot, Tartuffe profite de son hôte et l'aveugle consciemment ainsi s'ajoute sa manipulation à la bêtise d'Orgon. [...]
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