Molière sans interruption passait du personnage d'Alceste à celui de Sganarelle, qu'il avait déjà campé dans le Médecin volant, le Cocu imaginaire, l'Ecole des maris, le Mariage forcé, Don Juan et l'Amour médecin.
Le rôle de Lucinde était tenu par Mlle Molière, celui de Martine par Mlle de Brie, Du Croisy incarnait Géronte, et La Grange, Léandre.
Dès la première représentation la pièce connu un vif succès. Du vivant de Molière, elle est portée à la scène cinquante-neuf fois, trois cents fois de 1674 à 1715. Au XVIIIème siècle on en compte sept cent quarante huit représentations contre sept cent soixante et une du Tartuffe. Depuis, c'est, avant Tartuffe, la comédie de Molière le plus souvent jouée (...)
[...] Léandre cherche à atteindre le même but par des moyens différents : il semble résolu et n'hésite pas a utiliser les solutions extrêmes. Nous aimerions le mieux connaître. Jacqueline, la nourrice, a l'autorité et le franc-parler des domestiques qui ont longtemps servi dans la même maison. Elle est indiscrète et bavarde, mais lutte pour la bonne cause. Et la bonne cause, c'est la demoiselle de son maître qui est amoureuse. Aussi est-elle obstinément pour Lucinde contre Géronde. Les autres personnages de la pièces, les paysans ont pour fonctions de lui donner sa couleur paysanne. [...]
[...] Il y a en réalité dans le génie de Molière une profonde unité. Même quand l'œuvre paraît tourner à la farce, le psychologue se laisse deviner derrière les facéties et les coups de bâton ; les personnages du Médecin malgré lui ne sauraient se réduire à des fantoches sans vie, et Stendhal n'a pas tort de voir en Sganarelle un caractère Mais il est exact qu'ici Molière s'abandonne surtout, et très librement, à sa verve et à son sens de la rapidité du dialogue. [...]
[...] Molière, n'a fait, en outre, que les esquisser. Valère et Lucas, domestiques consciencieux et bornés, M.Robert, homme de bon vouloir aux interventions fâcheuses, Thibaut, écorcheur de mots, et Perrin son fils, doivent toujours provoquer les drôleries de Sganarelle ou accentuer le ridicule de leur maître. Dans les deux cas ils n'ont pas de mal à y parvenir. Conclusion D'une façon générale il ne faut évidemment pas chercher dans le Médecin malgré lui la pénétration et la profondeur de l'analyse psychologique qui mettent hors de pair une pièce comme Le misanthrope. [...]
[...] Sganarelle arrive enfin, hésite à passer pour médecin, mais, devant la menace du bâton, se déclare prêt à faire l'impossible pour Lucinde. La consultation a lieu. Le médecin malgré lui très embarrassé, s'en tire avec des drôleries et diagnostique que la jeune fille est muette par ce qu'elle a perdu l'usage de la parole Resté seul sur scène, Sganarelle contemple les beaux écus qu'il vient de gagner. Arrive Léandre qui lui demande de servir son amour Sganarelle feint d'être offensé par une telle proposition, mais quelques nouveaux écus ont raison de ses scrupules. Il fera ce que désire le jeune homme. [...]
[...] Sganarelle charge son compagnon d'aller tâter le pouls de la malade, Lucinde . La jeune fille, et pour cause, retrouve instantanément l'usage de la parole. Elle en profite pour réclamer avec véhémence la main de Léandre. Géronte est à la fois heureux et indigné. Sur le conseil de Sganarelle, Lucinde et l'apothicaire vont, pour que la guérison soit complète, prendre l'air dans le jardin, mais c'est pour mieux fuir ensemble. Géronte ne tarde pas à apprendre leur escapade de la bouche de Lucas, qui lui révèle en même temps le rôle de Sganarelle dans cette opération Le pauvre médecin échappe de justesse à la pendaison, mais tout s'arrange, car Léandre devenu soudain très riche par un héritage inattendu, et Lucinde complètement guérie, obtiennent le consentement de Géronte à leur mariage. [...]
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