George Dandin, pièce écrite et jouée par Molière en 1668, expose les déboires sentimentaux d'un riche paysan marié à une noble sans fortune. Au début de l'acte II scène 2, George Dandin fait une leçon à Angélique mais elle est perturbée par les passages incessants de Clitandre qui la salue sans que George Dandin s'en rende compte. Ici on assiste à un vif échange entre les époux, chacun exposant son point de vue sur le mariage (...)
[...] D'ailleurs, sa vengeance est précisée : le y permet d'identifier ce qu'Angélique prépare, si elle écoute les déclarations de Clitandre c'est parce que cela lui plaît, lui procure du plaisir et pour se venger de son mari qui l'a épousé sans lui demander son avis. Angélique ajoute même une menace pour l'avenir : rendez grâces au ciel de ce que je ne suis capable de quelque chose de pis 34-36). Elle procède par allusion ce qui a pour effet de faire craindre le pire. Ce conflit entre George Dandin et Angélique est donc parfaitement engagé. Enfin, Angélique permet à Molière de nous présenter l'état de soumission des femmes dans la société du XVIIe siècle. [...]
[...] George Dandin déclare à Angélique Je suis votre mari 37). Cette formule est destinée à rappeler que le fait qu'il soit le mari lui donne une totale autorité sur sa femme. Il utilise un ton catégorique, Angélique n'a rien à dire et l'expression Je vous dis que je n'entends pas cela 38) signifie qu'elle peut dire ce qu'elle veut, jamais il ne sera convaincu parce qu'il est son mari et que c'est donc lui qui a toujours raison. De plus, même si c'est Angélique qui le dit 23-24), l'argument correspond certainement à la pensée de George Dandin. [...]
[...] Mais Molière n'a jamais considéré que le but de la comédie est de faire rire. Au contraire, il se réfère à la devise de la comédie de Térence Castigat ridendo mores c'est-à-dire que la comédie corrige les mœurs par le rire. Pour lui, corriger les mœurs est de mettre en évidence dans ses pièces des défauts humains pour faire changer le caractère des hommes. Ici, Molière entend bien corriger les mœurs c'est-à-dire dénoncer l'attitude de George Dandin et faire un plaidoyer pour les femmes, pour l'égalité des hommes. [...]
[...] Angélique explicitement le dira sous une forme affirmative : vous (m')avez prise sans consulter mes sentiments 28). Le verbe prise est une sorte d'enlèvement. Ainsi, Angélique rappelle à George Dandin qu'il lui a arraché 21) sa promesse de mariage. Elle souligne que le mariage forcé est en fait un mariage arrangé puisque George Dandin a consulté, pour cela père et mère 23-24) d'Angélique. Elle dit de façon comique à George Dandin ce sont eux proprement qui vous ont épousé seulement sur des critères financiers. La revendication de l'égalité sexuelle Angélique revendique l'égalité entre les deux sexes. [...]
[...] Il y a également dans cette scène une violence verbale : l'expression je suis votre valet est utilisé de façon ironique par George Dandin pour faire comprendre à Angélique qu'il refuse la conception qu'elle a du mariage. L'ironie est une façon de blesser son interlocuteur ici Angélique. George Dandin a recours à une sorte de perversité car socialement comme il est paysan, il pourrait être le valet d'Angélique qui est noble. Or, ici c'est le contraire parce qu'il a de l'argent, c'est Angélique qui doit obéir et doit être la servante de George Dandin. Il y a une volonté de la part de George Dandin d'humilier sa femme. [...]
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