George Dandin, riche paysan, a épousé une jeune fille noble, Angélique. Mais les différences sociales font que George Dandin n'est pas satisfait de son mariage. D'autant plus qu'il apprend qu'un gentilhomme, Clitandre, essaie de séduire sa femme, par Lubin un paysan à son service, qui lui essaie de séduire Claudine, la servante d'Angélique. Dans l'Acte II scène 1, on les retrouve face à face au moment où il vient d'annoncer à Claudine qu'il veut l'épouser (...)
[...] Claudine doit dire doucement, Monsieur et Angélique à Lubin tout beau Lubin 78) car les deux femmes sont victimes des assauts masculins. Quelle conception de l'amour apparaît alors si l'on considère que cette scène repose avant tout sur le registre pathétique ? Le pathétique est la façon dont l'amour est considéré dans cette scène. En effet, du côté masculin, l'amour se résume à la recherche égoïste du plaisir, à la satisfaction d'une sexualité qui nie à la femme toute sa liberté et s'exprime par la violence, tout aussi verbale que physique. [...]
[...] Pour Lubin, il est bel et bien question de mariage avec Claudine : te marier avec moi notre mariage 30). Il n'y a aucunement conclusion d'un mariage puisque la scène s'achève du côté de Lubin par une anaphore en Adieu 36) qui est une reprise de l' Adieu que lui a lancé Claudine. Va t'en ainsi, Claudine fait comprendre à Lubin qu'il n'est pas question de mariage entre eux. On voit Lubin souffrir puisqu'il souffre physiquement Ah ! l 18 et Oh ! [...]
[...] On peut exploiter le jeu de scène en faisant que ce coup soit très proche de la caresse ou bien très violent : dans les deux cas le public devrait rire. Le comique est également lié ici à la conception du mariage exposée par Claudine La première réplique de Claudine est longue lignes) et apparaît tout d'abord comme sérieuse : elle fait le portrait de ce que doit être un mari idéal puisqu'elle oppose ceux qui nous ouvrent leur bourse à ceux qui nous chicanent 6). Ce discours peut en fait apparaître comme musique. [...]
[...] Le texte de Molière propose donc deux interprétations, on va repérer tout ce qui peut être comique dans ce texte et dégager aussi des caractéristiques pathétiques. II Une interprétation comique de la scène Le comique de mots Il y a utilisation de métaphores : patineurs 13) pour un homme qui caresse une femme, rocher, caillou, pierre de taille 40) pour désigner la dureté sentimentale de Claudine. De plus, il y a de nombreuses formulations de demandes de Lubin : il a compris que Claudine est réticente à ses avances alors il formule des demandes modestes modérées un petit brin d'amitié un peu faire un petit baiser 29). [...]
[...] Au début, la violence de Lubin est verbale puisqu'il agresse sexuellement Claudine avec le double sens de bourse et il lui donne un ordre répété Viens l 11- 13) qui témoigne du fait qu'il considère qu'il a des droits sur elle, qu'elle n'a qu'a lui obéir. Claudine ne comprend pas trop ce que veut exactement Lubin, elle s'oppose à lui, d'abord verbalement Ah ! Doucement laisse-moi là 15) ensuite physiquement (didascalie). La violence monte chez les deux personnages. Il semble bien que nous assistons à une tentative de viol ; Lubin réclame des baisers, des caresses et n'hésite pas à toucher Claudine. Ahy! [...]
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