La pièce de Molière L'école des femmes, composée en vers, fut pour la première fois représentée le 26 décembre 1662 au théâtre du Palais- Royal à Paris . Elle précède les trois grandes oeuvres polémiques que sont Tartuffe (1664), Don Juan (1665) et Le Misanthrope (1666). L'acte IV scène 1 ne consiste qu'en un seul monologue d'Arnolphe où il exprime son voeu final de se battre jusqu'au bout pour l'amour d'Agnès (...)
[...] Si l'on regarde de plus près l'utilisation des pronoms personnels, on se rend compte de l'omniprésence du Je les pronoms possessifs sont aussi à la première personne du singulier et l'on remarque une présence répété du moi Cela montre qu'Arnolphe aime être le sujet du récit et qu'il rapporte tout à lui. Cette égocentrisme est renforcé lorsqu'il devient objet et non plus sujet vers 25 à 27, Arnolphe devient l'objet d'Horace qui est lui devenu le sujet. Cela le rend si mal à l'aise qu'il se met à se parler à lui même pour se rassurer. Non, parbleu ! [...]
[...] C'est à ce moment là que Molière décide de faire le monologue d'Arnolphe. Ce monologue révèle la pensée d'Arnolphe : Au début, il semble qu'il ne sait plus où il en est. J'ai peine, je l'avoue ( ) mettre un ordre et dedans et dehors Du vers 5 à 16, Arnolphe parle d'Agnès avec une telle contradiction mais cela sera développé dans la prochaine partie. Aux vers 17-18, il est au plus mal. Et je sens là dedans qu'il faudra que je crève Si de mon triste sort la disgrâce s'achève C'est à ce moment qu'Arnolphe réagit, le monologue montre une fois de plus l'état d'esprit du protagoniste et laisse entrevoir ses actions futures. [...]
[...] Rappel de définition : Il est important de s'arrêter sur la forme de ce récit, c'est un monologue, forme assez peu utilisé dans les comédies. Il est important de commencer par un rappel de la définition d'un monologue. Un monologue est un moment crucial de la pièce au cours duquel le personnage, seul, exprime à haute voix ce qu'il pense et ressent. Le personnage parle comme s' il était seul à lui même, mais c'est bien sur une convention qui permet à l'auteur de faire connaître aux spectateurs les états d'âme, les conflits intérieurs ou les intentions secrètes qui animent le protagoniste. [...]
[...] Les nombreuses antithèses montre bien cette contradiction des sentiments qu'il ressent envers Agnès. Je sentais en moi s'échauffer une bile J'étais aigri, fâché cela peut être mis en opposition avec enflammait mon cœur et mon amoureuse ardeur Arnolphe est entré dans une sorte de délire contradictoire qu'il dit sans doute sous la colère et le désespoir. Il y a d'autres oppositions comme celle entre l'insensibilité d'Agnès et la forte émotivité d'Arnolphe. Elle n'est point émue tranquille alors qu'Arnolphe sent s'échauffer une bile et il est aigri, fâché, désespéré Les vers 9 à 12 sont plutôt lyriques, cela montre un amour sincère pour Agnès mais d'un autre coté, la désignation d'Agnès montre sa vision déplorable des femmes est déplorable. [...]
[...] Le monologue se termine par l'envie d'Arnolphe de réagir de façon brutale. Au moment où il évoque sa mort il réagit. Quoi ! Il se convainc lui même en se remémorant tout ce qu'il a fait pour Agnès : J'aurais dirigé son éducation tout ce qu'Agnès vaut pour lui : Mon cœur aura bâti sur ses attraits naissants Et cru la mitonner pour moi durant 13 ans Cette référence au passé est mise en contraste avec la situation actuelle. Afin qu'un jeune fou dont elle s'amourache Me la vienne enlever jusque sur la moustache Cette situation qui n'est autre que la réalité a le don d'exaspérer Arnolphe qui se sent ridiculisé par les événements mais il continue tout de même parbleu ! [...]
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