Introduction
Molière fait paraître L'Ecole des femmes en 1662, pièce où il traite du thème du mariage et du cocuage. Toute cette comédie est basée sur ce motif de l'homme mûr, Arnolphe, qui tient enfermée sa pupille, Agnès, qu'il veut épouser. Dans cette première grande comédie en cinq actes et en vers, le dramaturge, conformément à la doctrine classique, met en scène un personnage central insensé, qui a des idées rétrogrades sur les femmes et le mariage. Molière fut alors vivement attaqué par des auteurs jaloux qui ne voyaient dans sa pièce qu'une farce. Et il est vrai que le comique de la scène repose aussi largement sur la folie d'Arnolphe, toujours persuadé de réussir, et toujours hanté par la peur du cocuage.
Cette scène qui donne à voir les rapports entre le maître et ses serviteurs est une farce avec ses jeux de scène, ses bousculades et l'attitude contrefaite d'Arnolphe. Celui-ci est demeuré consterné par les dernières révélations d'Horace, à l'acte III, et le fameux billet doux enveloppant les grés ! Il se tourne donc vers Alain et Georgette pour l'aider à repousser les tentatives du galant de s'introduire auprès d'Agnès. Notre « barbon » imagine une répétition grotesque, où il jouera le rôle d'Horace, cherchant à séduire les domestiques, pour parvenir jusqu'à Agnès.
Nous examinerons donc successivement les divers rôles joués par Arnolphe, puis la revanche des valets sur leur maître, et enfin les sources du comique dans cette scène.
Assurément cette scène constitue une sorte d'intermède de farce par rapport au reste de la pièce. Arnolphe va se déguiser, si l'on peut dire, en metteur en scène, et accomplit un retournement comique des rôles, le maître devenant valet, et les valets devenant maîtres. Tous ces efforts pour repousser Horace vont d'ailleurs se révéler vains. (...)
[...] La série des répliques très courtes, à partir du vers 1121, c'est à dire la sticomythie, révèle que les mouvements s'accélèrent et qu'Arnolphe est dépassé par les événements. Aussi est-il contraint de mettre fin brusquement à la séance par un : »Bon. Holà ! C'est assez qui nous ramène à la réalité quotidienne du maître qui donne des ordres, comme l'indique la série des derniers impératifs. Notons enfin dans cette revanche des valets, le rôle non négligeable de l'argent. En effet, Arnolphe envisage le cas où Horace essaierait de corrompre les valets par un don d'argent. [...]
[...] Nous rions dès lors de ses déclarations d'amour, à Alain en particulier, quand il utilise le vocabulaire de la galanterie : Alain, mon pauvre cœur Par un peu de secours soulage ma langueur En fait, Arnolphe tremble à l'idée d'entendre ces paroles dans la bouche d'Horace. De plus ce dernier apparaît comme un inconstant, puisqu'il se tourne tantôt du côté d'Alain, tantôt du côté e Georgette. En jouant ce rôle, Arnolphe révèle son idée fixe et sa hantise du cocuage. En définitive, comme la scène deux de l'acte deux, cette scène de farce qui met en rapport le maître et les serviteurs, a une fonction essentielle de détente comique, tout en contribuant à éclairer le ridicule d'Arnolphe. [...]
[...] On va annoncer clairement le plan du devoir sous la forme de deux ou trois questions, qui indiqueront les principaux intérêts du texte, ce qu'on appelle aussi les axes directeurs ou thèmes essentiels. Exemple : quelle est ici l'attitude d'Arnolphe et quels rôles joue-t- il simultanément ? Nous étudierons ensuite comment les valets prennent leur revanche et enfin, en quoi consiste le comique de la scène ? 3/Conseils de rédaction Ne pas écrire en tête des différentes parties, introduction, première partie, seconde partie, etc conclusion. [...]
[...] Dès le début (vers 1094 et suivants), il incite ses serviteurs à le défendre au nom d'un honneur commun : Et quel affront pour vous, mes enfants, pourrait-ce être, Si l'on avait ôté l'honneur à votre maître ! Il les appelle mes enfants et oublie bien entendu volontairement les différences sociales qui les séparent. Son attitude paternaliste, comme le montre son insistance sur les mes de mes fidèles, mes bons, mes vrais cache en fait son profond égoïsme. Arnolphe veut maîtriser la situation, mais il apparaît profondément ridicule par son aveuglement et son erreur sur ses valets. [...]
[...] Molière 3 L'Ecole des femmes Acte IV scène 4 vers 1093- 1131 page 130/131 Magnard Empreintes littéraires seconde Vous ferez un commentaire composé de cette scène. Conseils de méthode d'abord lire et relire le texte plusieurs fois pour élucider les difficultés de vocabulaire et de syntaxe, et comprendre clairement ce qui se passe. conseils pour l'introduction D'où est extrait le texte ? Bien souvent le texte est accompagné d'un paratexte, c'est-à-dire d'un ensemble de renseignements qui éclairent le texte : auteur, titre de l'œuvre, date de parution ; situer cette pièce dans l'œuvre de Molière, en rappeler ce qui a marqué sa parution, c'est-à-dire préciser le contexte historique ou littéraire, surtout dans la mesure où cela va éclairer le commentaire. [...]
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