Commentaire de texte d'un extrait de la pièce de théâtre Dom Juam de Molière. Le passage étudié est tiré de la seconde scène de l'acte V et concerne l'éloge de l'hypocrisie.
[...] On note ainsi l'opposition entre ce que Don Juan est réellement et ce qu'il veut paraître aux yeux de la société. -Don Juan triche sur ce qu'il est ; on a vu dans la partie précédente qu' il veut dissimuler ce qu'il est vraiment, et changer d'habit, comme si celui-ci faisait le moine ("bouclier du manteau de la religion", "sous cet habit respecté"). On a noté également le champ lexical du mensonge : "grimaces, dupes, singes, stratagème, intrigues". -Don Juan veut mentir pour se protéger, ce qui se note par le champ lexical de la sécurité : "Cet abri favorable, me sauver, mettre en sûreté mes affaires". [...]
[...] C'est un morceau d'éloquence : Tout le long de la tirade, on note de nombreux modalisateurs de temps : " maintenant, à la mode, aujourd'hui " associés à l'indicatif présent, qui a valeur de vérité générale. Don Juan justifie donc l'hypocrisie par la mode - comme étant d'actualité. Cet éloge de l'hypocrisie est mis en relief par l'usage de tournures impersonnelles simulant un discours moral. En effet, Don Juan a recours à des structures impersonnelles : "il n'y des pronoms impersonnels"on" : Il généralise ainsi sa perception de l'hypocrisie, et ne fait pas de cas particulier. [...]
[...] Il savoure ainsi les profits personnels de son hypocrite conversion. Don Juan a décidé d'adopter cette attitude pour le reste de son temps. Il est motivé par l'opportunisme : au lieu de chercher à sauver son âme, il cherche à préserver ses douces habitudes de libertin en agissant désormais clandestinement : je ne quitterai point mes douces habitudes, mais j'aurai soin de les cacher On note le "mais" qui marque l'opposition : Il ne changera pas ses "douces habitudes", il veut continuer le libertinage, sous le couvert de la fausse dévotion : "cacher, à petit bruit, je serai défendu". [...]
[...] Combien crois-tu que j'en connaisse, qui par ce stratagème ont rhabillé adroitement les désordres de leur jeunesse, qui se sont fait un bouclier du manteau de la religion, et sous cet habit respecté, ont la permission d'être les plus méchants hommes du monde ? On a beau savoir leurs intrigues, et les connaître pour ce qu'ils sont, ils ne laissent pas pour cela d'être en crédit parmi les gens, et quelque baissement de tête, un soupir mortifié, et deux roulements d'yeux rajustent dans le monde tout ce qu'ils peuvent faire. [...]
[...] Celui-ci montre bien que le débat est porté sur la morale. Par l'emploi ironique d'un syllogisme : raisonnement en 3 temps tous les vices à la mode passent pour vertus l'hypocrisie est un vice à la mode »Conclusion : il n'y a plus de honte maintenant à cela ».Grâce à un tour de passe-passe rhétorique, l'hypocrisie devient une vertu .Molière souligne ainsi la supercherie des faux dévots et la corruption généralisée des mœurs. (Le syllogisme est un raisonnement logique à deux propositions ou prémisses conduisant à une conclusion qu'Aristote a été le premier à formaliser. [...]
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