Etude littéraire de la scène 2 de l'acte III (ou scène du pauvre) de <em>Dom Juan</em> de Molière. Comment Dom Juan se fait-il tentateur ? Jusqu'à quel point peut aller son libertinage religieux ? Le personnage de Dom Juan en tentateur : un défi contre Dieu lui-même.
[...] Conclusion Cette scène montre Dom Juan bafouant la religion et défiant Dieu. C'est la plus violente de la pièce. Sa tension dramatique la rend presque insoutenable à jouer. Elle a une valeur symbolique : celle de la rencontre du vice triomphant et de la vertu misérable. Elle éclaire l'aspect blasphémateur de Dom Juan, mais aussi son rationalisme qui croit à l'humanité absolue et toute puissante par elle-même. C'est dans ce même sens que Camus illustrera son humanisme dans L'homme révolté (la révolte) et La peste (la solidarité entre les hommes). [...]
[...] Le pauvre - Monsieur Dom Juan - À moins de cela tu ne l'auras pas. Sganarelle - Va, va, jure un peu, il n'y a pas de mal. Dom Juan - Prends, le voilà ; prends, te dis-je, mais jure donc. Le pauvre - Non, Monsieur, j'aime mieux mourir de faim. Dom Juan - Va, va, je te le donne pour l'amour de l'humanité. Mais que vois- je là ? un homme attaqué par trois autres ? La partie est trop inégale, et je ne dois pas souffrir cette lâcheté. [...]
[...] Face à cette cruauté sans égal, le pauvre tente d'apitoyer vainement Dom Juan. Ce qui conduit notre libertin à souligner l'inutilité de la prière tu es bien mal reconnu de tes soins et à en rire. Mais à travers ce pauvre hère, c'est Dieu que Dom Juan défit inlassablement. IV/ Dom Juan en tentateur Dans cette dernière partie, nous sommes au paroxysme du libertinage religieux. La tension dramatique qui progresse entre les personnages a en effet atteint son plus au sommet. Dom Juan, libertin provocateur, joue ici le rôle du Diable tentateur. [...]
[...] On note la qualité de son expression qui contraste avec celle des paysans de l'acte II, ce qui force le respect du spectateur. La réponse de Dom Juan par l'exagération des termes mon ami et je te rends grâce de tout mon cœur montrent qu'il a déjà reconnu un homme de Dieu dans la personne du pauvre. II/ Le mépris du devoir d'aumône Se référant au code de la charité, le pauvre demande l'aumône à Dom Juan. Cette demande est faite sur un ton de soumission, marquée par l'interrogation et l'emploi du conditionnel de politesse si vous vouliez, Monsieur, me secourir de quelque aumône ? [...]
[...] Il intervient alors en faisant passer Dom Juan pour un original : vous ne connaissez pas Monsieur, bonhomme, il ne croit qu'en 2 et 2 sont et 4 et 4 sont 8 III/ L'inutilité de la prière pour Dom Juan Dans la suite de la scène, Dom Juan cherche à affronter le pauvre seulement parce qu'il est un homme de Dieu. Ainsi il relance la conversation avec une question : quelle est ton occupation parmi ces arbres ? Le pauvre lui répond, non sans rappeler la valeur chrétienne de l'aumône. Se plaçant alors dans la logique du donnant-donnant matériel, Dom Juan feint de s'étonner de la misère du pauvre dans le but de le confondre. [...]
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