Jean Baptiste Poquelin, dit Molière (1622-1673) écrit en quelques mois Dom Juan, jouée en 1665 après l'interdiction de tartuffe en 1664. L'argument de la pièce (histoire, intrigue) provient d'une pièce de l'Espagnol Tirso de Molina : Le trompeur de Seville, devenue à la mode et reprise par de nombreux auteurs italiens et français, que Molière utilise assez abondamment. La pièce ne connaîtra que 15 représentations sous l'effet de pressions subies par Molière et ne sera reprise qu'au milieu du XIX siècle (...)
[...] la peste soit le fat C'est un libertin, il est libéré de tout sentiment de culpabilité. Il ne ressent pas le besoin de se justifier. Par son silence ironique et même moqueur, il est beaucoup plus efficace qu'en se lançant dans une argumentation d'égal à égal avec son valet Son mutisme et sa sérénité contrastent avec l'excitation verbale et physique de son valet. Seule la réponse plus violente la peste soit le fat met en exergue le mépris de Don Juan pour les croyances populaires. Elles représentent tout ce qu'il déteste : naïveté, bêtise, soumission. [...]
[...] Les hyperboles rien de plus vrai je me ferais pendre pour celui-là aggrave encore son cas. - Il est incapable d'aller au bout de son raisonnement. Il site des exemples pour décrire la perfection, la complexité du monde mais il n'exprime jamais sa conclusion de l'existence de Dieu. Ses énumérations prennent alors l'air d'un catalogue plutôt que des exemples appuyant une démonstration. - Enfin, Sganarelle termine son argumentaire par une clownerie, et démontre la perfection de la nature humaine en se cassant la figure. [...]
[...] Il se montre, là, vaniteux et prétentieux à vouloir égaler son maître dans ce domaine. - Sganarelle insiste sur le fait qu'il s'agit de son opinion à lui. On assiste à une répétition du pronom possessif et du je : pour moi mon petit sens mon petit jugement je vois , je comprend j'ai quelque chose dans la tête Le je s'oppose au vous : votre religion comme vous vous voilà vous vous êtes là vous vous êtes fait tout seul Cette opposition est mise en exergue dans l'apposition : pour moi, Monsieur où l'on ressent un peu d'insolence dans le mot Monsieur. [...]
[...] Arguments de Socrate, Cicéron dans l'Antiquité pour démontrer l'existence de Dieu. Il a fallu une intelligence supérieure pour arriver à l'univers tel qu'il est . Chateaubriand également dans Génie du Christianisme (1re partie, liv. Existence de Dieu prouvée par les merveilles de la nature).] Sganarelle par des exemples tente de montrer la perfection, la complexité du monde et du corps humain Il fait des accumulations : ces arbres-là, ces rochers, cette terre et ce ciel ces nerfs, ces os, ces veines frapper des mains, hausser le bras, lever les yeux Il s'enthousiasme : quelque chose d'admirable merveilleux 100 choses différentes en un moment - Argument du libre arbitre L'homme est tout à Dieu et Dieu l'a fait intelligent. [...]
[...] Nous sommes ici dans la scène 1 de l'acte III. A la fin de l'acte II, Don Juan est contraint à fuir devant une troupe armée et les 2 hommes, Sganarelle et lui, se retrouvent seuls pour la première fois depuis l'acte I scène 2. La scène est essentiellement centrée sur Sganarelle qui reproche à son maître de ne croire ni à la médecine ni à la religion, et qui prétend défendre ses propres convictions en la matière. En réalité, Sganarelle se révèle être un imposteur, utilisant son déguisement de médecin pour se poser en habile homme capable de débattre avec Don Juan. [...]
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