Des avertissements ont déjà menacé Dom Juan, sous la forme d'interventions surnaturelles (la Statue lui faisant signe à la fin de l'acte III, et l'invitant elle-même, à la fin de l'acte IV).
Les trois dernières scènes de la pièce mettent en évidence ce châtiment du Ciel qu'est la statue du Commandeur, personnage tué par le héros et revenant le chercher. D'abord, dans la scène 4, Sganarelle met vainement son maître en garde. Dans la scène suivante, Dom Juan néglige un dernier avertissement du Ciel sous la forme d'un spectre. Pour conclure, le moment est venu où Dom Juan, au pied du mur, doit payer pour ses fautes : la statue lui tend la main et il est foudroyé et entraîné aux enfers, Sganarelle se lamentant sur ses gages impayés (...)
[...] L'ironie est certes toujours là, mais le doute est apparu. La mise en garde par le Spectre (scène La parole du Spectre Comme appelé par le défi de Dom Juan, le Spectre apparaît immédiatement. Le dernier avertissement est alors solennel, effectué à la troisième personne : Dom Juan n'a plus qu'un moment à pouvoir profiter de la miséricorde du Ciel ; et s'il ne se repent ici, sa perte est résolue (lignes 11-12). Il suggère la dernière chance accordée au pécheur contre son impénitence, appel au repentir et à la demande d'absolution (dans la plus pure tradition chrétienne de confession finale avant la mort de manière à obtenir le pardon). [...]
[...] Sur le plan théâtral, le dénouement sacrifie aux exigences de son temps : il est spectaculaire et laisse la part belle aux machines qu'aimait le public de l'époque. De plus, il présente trois particularités : - il est atypique, ne se terminant pas par un mariage, comme dans les autres comédies de l'auteur. Certes, Dom Juan donne la main, mais pour comparaître devant la justice divine et être châtié de manière grandiose. - ne pouvant laisser le public sur l'émotion, les derniers mots incongrus du valet, ultime clin d'œil du dramaturge, font reprendre ses droits au rire. [...]
[...] Ceci est bien pis que le reste, et je vous aimerais bien mieux encore comme vous étiez auparavant. J'espérais toujours de votre salut ; mais c'est maintenant que j'en désespère ; et je crois que le Ciel, qui vous a souffert jusques ici, ne pourra souffrir du tout cette dernière horreur DOM JUAN. Va, va, le Ciel n'est pas si exact que tu penses ; et si toutes les fois que les hommes . SGANARELLE. Ah ! Monsieur, c'est le Ciel qui vous parle, et c'est un avis qu'il vous donne. [...]
[...] DOM JUAN. Si le Ciel me donne un avis, il faut qu'il parle un peu plus clairement, s'il 10 veut que je l'entende. Molière, Dom Juan, Acte scène 4. Acte V Scène 5. DOM JUAN, UN SPECTRE en femme voilée, SGANARELLE. LE SPECTRE. Dom Juan n'a plus qu'un moment à pouvoir profiter de la miséricorde du Ciel ; et s'il ne se repent ici, sa perte est résolue. SGANARELLE. Entendez-vous, Monsieur, DOM JUAN. Qui ose tenir ces paroles ? [...]
[...] LA STATUE, DOM JUAN, SGANARELLE. LA STATUE. Arrêtez, Dom Juan : vous m'avez hier donné parole de venir manger avec moi. DOM JUAN. Oui. Où faut-il aller ? LA STATUE. Donnez-moi la main DOM JUAN. La voilà. LA STATUE. [...]
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