Un portrait de l'hypocrite : Dès le début de l'argumentation du héros, faite au présent de vérité générale, l'hypocrite est considéré comme un "homme de bien", ce qui semble être une acception générale puisque Sganarelle la reconnaît également. Ce paradoxe amène Dom Juan à expliquer en quoi consiste la "profession d'hypocrite", périphrase ironique, le "métier" ou "l'art" de "l'homme de bien". Ce vocabulaire flatteur contraste avec le riche lexique de l'imposture, qui apparaît principalement dans la première partie de la tirade : (...)
[...] Nous verrons en premier lieu que cet extrait nous présente un éloge paradoxal de l'hypocrisie, puis ainsi que cette argumentation revêt un caractère fortement polémique. I Un éloge paradoxal : un portrait de l'hypocrite : Dès le début de l'argumentation du héros, faite au présent de vérité générale, l'hypocrite est considéré comme un homme de bien ce qui semble être une acception générale puisque Sganarelle la reconnaît également. Ce paradoxe amène Dom Juan à expliquer en quoi consiste la profession d'hypocrite périphrase ironique, le métier ou l'art de l'homme de bien Ce vocabulaire flatteur contraste avec le riche lexique de l'imposture, qui apparaît principalement dans la première partie de la tirade : les mots grimaces grimaciers dupes singes , le verbe cacher la métaphore dans le panneau et l'hyperbole abuser le monde dévoilent l'art véritable du faux dévot. [...]
[...] Dans cet extrait Molière peint véritablement un caractère et un vice, et fait aussi évoluer son héros qui, auparavant cynique et provocateur, mais ouvertement, décide d'utiliser l'hypocrisie, comme dans les scènes 1 et 3 de ce dernier acte. Néanmoins, le dénouement montrera que cette attitude ne suffira pas à sauver le libertin, qui restera finalement lui-même. Ces trois premières scènes sont une sorte de parenthèse polémique qui ont peu d'influence sur le dénouement. Molière finira par gagner la bataille contre la cabale, grâce à la protection du roi, mais sa production après 1665 cesse la polémique avec la cabale. [...]
[...] Commentaire : Introduction : Molière (1623-1673) est le plus grand dramaturge de l'époque classique, dans l'acception la plus pertinente de ce terme ; en effet il fut auteur, metteur en scène, directeur de troupe et acteur, et c'est sur scène qu'il trouva la mort. Dom Juan(1665) apparaît cependant comme une pièce de théâtre atypique au regard de son œuvre. Publiée et jouée après la querelle du Tartuffe, c'est une comédie qui déborde largement des canons classiques, et qui met en scène un personnage et un grand thème baroques : le libertin et l'inconstance. [...]
[...] ou le pronom personnel indéfini on particulièrement dans la première partie de la tirade. Des questions rhétoriques viennent renforcer son argumentation, dans la première réplique déjà, puis au milieu de la tirade lorsqu'il fait part de son expérience : Combien crois-tu que j'en connaisse . Il fait dans tout ce passage l'éloge du faux dévot en s'appuyant essentiellement sur des paradoxes : art de qui l'imposture est toujours respectée impunité souveraine tandis que l'expression tous les vices à la mode passent pour vertus repose sur une antithèse, et prend la forme d'une maxime. [...]
[...] Par ailleurs, le héros met bien en opposition dans son discours les vrais dévots, ceux qui sont véritablement touchés par la grâce de Dieu, et les autres, mais pour souligner là encore que ce sont ces derniers, ceux de la cabale qui en imposent aux premiers. Ce sont donc des manipulateurs. La mise en cause de la cabale : Molière, par l'intermédiaire de son héros, démontre le crédit de celle-ci et son influence sur la société de son époque , comme le soulignent les adverbes de temps maintenant et aujourd'hui Il la présente comme une société secrète, une société étroite avec tous les gens du parti. [...]
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