Le Vème acte commence par un effet de surprise, ménagé au spectateur par le dramaturge. Comme Dom Juan a reçu de nombreux avertissements, sa conversion paraît vraisemblable, mais il n'en est rien : il a choisi de s'abriter sous le manteau de l'hypocrisie et, dans cette première scène, joue la comédie de la conversion et feint le repentir devant son père (...)
[...] Le Vème acte commence par un effet de surprise, ménagé au spectateur par le dramaturge. Comme Dom Juan a reçu de nombreux avertissements, sa conversion paraît vraisemblable, mais il n'en est rien : il a choisi de s'abriter sous le manteau de l'hypocrisie et, dans cette première scène, joue la comédie de la conversion et feint le repentir devant son père. L'hypocrisie de Dom Juan Cette scène est avant tout marquée par le baroque littéraire, style qui assure la promotion des genres dramatiques, et, à cet effet, le théâtre est le meilleur trompe-l'œil de la vie. [...]
[...] T E X T E Acte V Scène 1. DOM LOUIS, DOM JUAN, SGANARELLE. DOM LOUIS. Quoi ? mon fils, serait-il possible que la bonté du Ciel eût exaucé mes vœux ? Ce que vous me dites est-il bien vrai ? Ne m'abusez-vous point d'un faux espoir, et puis-je prendre quelque assurance sur la nouveauté surprenante d'une telle conversion ? [...]
[...] Conclusion Au-delà de l'opposition de deux personnages, Dom Louis le père et Dom Juan le fils, l'un vertueux et l'autre dévoyé, ce sont deux courants littéraires majeurs et totalement opposés qui interviennent dans cette scène : le classicisme, style représentant une phase de maturité et d'équilibre, et le baroque, style qui s'attache à cerner la notion d'individu en plaçant son héros dans un monde instable, parcouru par des masques et dominé par la mort. Enfin, cette figure du père en colère est un classique, héritée de la comédie latine, qui n'est pas sans rappeler Orgon dans Tartuffe, Harpagon dans L'Avare et Argan dans Le Malade imaginaire. [...]
[...] Je ne me sens pas je l'avoue ; je jette des larmes de joie ; tous mes vœux sont satisfaits, et je n'ai plus rien désormais à demander au Ciel. Embrassez-moi, mon fils, et persistez, je vous conjure, dans cette louable pensée. Pour moi, j'en vais tout de ce pas porter l'heureuse nouvelle à votre mère partager avec elle les doux transports du ravissement où je suis, et rendre grâce au Ciel des saintes résolutions qu'il a daigné vous inspirer. Molière, Dom Juan, Acte scène 1. Je suis émerveillé de voir. Rémission : pardon. [...]
[...] 5 DOM JUAN, faisant l'hypocrite. Oui, vous me voyez revenu de toutes mes erreurs ; je ne suis plus le même d'hier au soir, et le Ciel tout d'un coup a fait en moi un changement qui va surprendre tout le monde : il a touché mon âme et dessillé mes yeux, et je regarde avec horreur le long aveuglement où j'ai été, et les désordres criminels de la vie que j'ai menée. J'en repasse dans mon esprit toutes les abominations et m'étonne 10 comme le Ciel les a pu souffrir si longtemps, et n'a pas vingt fois sur ma tête laissé tomber les coups de sa justice redoutable. [...]
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