Moderato Cantabile, paru en 1958, alors que sa carrière est déjà bien lancée, en est une excellente illustration avec le personnage d'Anne Desbaresdes. Ses romans et films publiés après 1968 suggèrent une perspective plus collective et moins individuelle, due aux évènements de l'époque. Les romans de Duras sont loin d'être traditionnels ou conventionnels, ce sont des récits plutôt poétiques et structurés par la métaphore.
Le titre « Moderato Cantabile » symbolise l'alliance entre le modéré et le chantant dans la vie d'Anne, entre l'ordre et le désordre, la répétition des oppositions structure le texte comme une forme de dialogue.
En quoi le chapitre 7 est-il une conclusion originale de l'œuvre ?
[...] Anne semble avoir rejeté tous les rôles que la société aurait préparés pour elle : celle de la bourgeoise bienséante, celui de mère, celui de femme et celui d'amante mais on constate que trouver une nouvelle identité, se libérer n'est pas une chose facile dans son monde. [...]
[...] Ici, l'on constate une fin suspensive, qui ne conclue pas réellement et laisse le lecteur en proie au doute. En effet, ce chapitre constitue une conclusion originale de l'œuvre dans la mesure où il apporte des nuances au décor, aux personnages, où il remet en cause ce que l'on avait pu penser auparavant, il nous surprend. Comment faut-il interpréter la fin du roman ? On peut se demander de quelle liberté dispose le personnage principal : Anne Desbaresdes, puisque cette question de l'émancipation féminine a retenu l'attention de M. Duras. [...]
[...] L'histoire du couple est passionnelle, il l'a tue car il l'aime trop, c'est cela que Anne cherche à comprendre en s'approchant de Chauvin : comment peut-il exister une passion si forte qu'elle en a des conséquences extrêmes ? Anne cherche à élucider, non pas un meurtre mais la passion amoureuse qu'elle n'a jamais connue et qui la rendra vivante. Mais, au contraire, son histoire avec Chauvin lui fera sentir à quel point elle est morte intérieurement. En effet, l'attouchement des mains comme des lèvres en guise de baiser d'adieu sont ceux de deux êtres morts. Au début du roman, l'assassin embrasse, caresse, s'allonge tout contre le corps de sa maîtresse qu'il vient de tuer. [...]
[...] Moderato Cantabile, de Marguerite Duras, Chapitre 7 Marguerite Duras (1914-1996) a commencé sa carrière littéraire dans les années 40, juste après la Seconde Guerre mondiale. Ses premiers livres sont inspirés de sa vie, notamment de sa jeunesse passée outre-mer et de sa relation problématique avec son frère. Ensuite dans ses romans écrits dans les années 50 et 60, il s'agit de femmes d'une trentaine d'années, opprimées par la prison de leurs situations personnelles et sociales et cherchant à s'en échapper. [...]
[...] Le livre de Marguerite Duras est un récit en noir et blanc, dépourvu de couleurs. La seule exception notable est la présence du rouge qui symbolise la passion, le sang, la colère. Dans ce chapitre on remarque toujours la couleur rouge dans la laine du tricot de la patronne du café et le vin mais les couleurs qui dominent sont le gris et le blanc. Ces couleurs symbolisent la tristesse, la mélancolie, la mauvaise santé et la mort, ce qui s'oppose donc à ce que nous évoque la couleur rouge. [...]
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