Le roman initiatique, selon Léon Cellier et Simone Vierne, correspond à une transformation ontologique du héros, une renaissance, coïncidant avec une résurrection et une réintégration, conquises à travers l'expérience de la mort.
Le roman initiatique raconte un cheminement, une quête ou l'âme doit franchir des étapes, des degrés, pour accéder au mérite de l'initiation et acquérir la révélation du sacré. Le héros la vit comme une purification de son âme. Deux idées principales sont à retenir : le personnage passe de la mort réelle à la résurrection (de l'obscurité, des ténèbres, à la lumière), et ce passage à la lumière nécessite un cheminement, une descente jusqu'aux ténèbres peuplée d'obstacles pouvant paraître tous aussi insurmontables les uns que les autres.
[...] Le jugement dernier est une étape du parcours initiatique, il permet l'accès à l'Absolu, à la Vérité. A travers tout son cheminement, Achab se dresse contre le Destin, il s'oppose à sa destinée, et aux forces divines qui le dominent. Il en résulte sa propre mort qui est vécue dans la douleur, tout comme sa descente aux enfers lors de sa quête. C'est à proprement parler une punition, mais cette punition est une étape de plus vers l'accès à l'impensable : seule l'expérience de sa propre mort permet de penser l'impensable de la mort. [...]
[...] C'est la destinée d'Achab qui est ironique, puisque son âme substantielle, terrestre (le drapeau), ondule ! La force du vent le fait onduler, il se plie comme le roseau aux caprices de la tempête, mais cette fois-ci, pour mieux se coucher par la suite. Le drapeau une fois retombé, représente l'ultime étape de son parcours : l'équilibre du monde recouvré et l'accès de son âme à l'Absolu ; c'est l'objet de l'étude suivante. La suite du récit correspond à la suite du parcours initiatique. L'oiseau représente l'Absolu, le Divin, voire le Céleste. [...]
[...] Le linceul de la mer emporte les hommes qui y sont destinés, et non ceux qui s'opposent au destin. Les dernières paroles frappent par leur contenu tragique sous-jacent. On a réellement l'impression d'être à la fin d'une tragédie homérique, où le coryphée annoncerait la fin de la pièce et nous prévenant que nous sommes tous dans le même monde ; et que tout à chacun risque de reproduire le terrible schéma du héros ; mettant en danger l'équilibre du monde. [...]
[...] Puis arrive l'ultime étape : celle du passage de l'obscurité à la lumière dans un dernier effort L'ultime étape consiste en l'accomplissement de l'âme, le lien avec la lumière. L'âme d'Achab, symboliquement représentée par un bras qui sort de la mer, donc qui s'éloigne de l'obscurité des ténèbres, vient raccorder le drapeau qui n'est autre que son âme purifiée (son bras représente son âme chargée de ses péchés) à l'oiseau, ce qui nous donne l'impression d'une communion entre les deux éléments et qui renforce la transition de l'obscurité à la lumière. [...]
[...] Le vaisseau, grand Dieu, où est le vaisseau ? il les implore afin de retrouver le vaisseau qui leur permet de naviguer sur les mers. Mais le bateau contient toute une symbolique qu'il convient d'expliquer. Il représente le contrôle des hommes sur l'immensité de la mer. La mer, dangereuse et souveraine, est décimée et contrôlée par les hommes à travers les bateaux de pêche qui naviguent dessus. Tout un chapitre du livre consiste par ailleurs en la justification de la pêche à la baleine, jugée vulgaire par certains. [...]
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