En 1857, après cinq ans de labeur, Flaubert publie « Madame Bovary », qui aura un succès considérable, qui se prolonge encore aujourd'hui par des réécritures du roman, des adaptations au cinéma et au théâtre. Mais il provoque d'abord le scandale, et son œuvre est jugée immorale et contraire aux bonnes mœurs et à la religion. Quelle est donc la raison de cette condamnation, que nous ne comprenons plus aujourd'hui ?
Au 19e siècle, la femme n'est qu'une figure secondaire et se définit par rapport à l'homme, seul véritable sujet du droit. Exclue de la vie politique, sans aucune autonomie financière, elle dépend totalement de son mari, qui apporte protection à une créature fragile. L'infidélité féminine est fortement pénalisée, et dans l'adultère, les peines les plus sévères frappent la femme. Elle ne peut exercer un métier, agir en justice, ou disposer des biens communs, sans l'accord du mari. Dès lors, le procès fait à Flaubert s'explique : dans la France du Second Empire, il vient en effet de jeter un pavé dans la mare, en balayant les hypocrisies sociales et en éclairant la condition féminine. « Madame Bovary » illustre à merveille les mensonges qui règlent les relations entre les sexes. La jeune fille reçoit d'abord une sévère éducation religieuse au couvent, puis doit devenir un sujet obéissant entre les mains du mari. Chez Flaubert, Emma Rouault est une petite paysanne qui s'ennuie au fond de sa campagne normande. Elle reçoit néanmoins une éducation bourgeoise, au couvent. Les romans sentimentaux qu'elle dévore en cachette l'entraînent dans le rêve d'une passion idéale, qu'elle recherchera toute sa vie. Par contrecoup, la réalité quotidienne lui semble de plus en plus difficile à vivre. Son mariage avec Charles Bovary, médiocre « officier de santé », en fait une petite bourgeoise, qui se laisse entraîner dans l'adultère, les dettes et le suicide.
[...] L'imparfait d'ouverture Elle songeait quelquefois souligne à la fois l'écoulement lent et pénible du temps, et la répétition de ces rêveries auxquelles s'abandonne l'héroïne. Elle éprouve simultanément tristesse devant la monotonie des jours et douceur à s'épancher. Nous constatons que les lieux imaginés sont multiples, hétéroclites : la montagne, le bord des golfes, la Suisse, l'Écosse. Toutes ces références révèlent le goût de l'exotisme et des voyages qu'Emma partage avec Flaubert et tout le siècle. L'imagination du personnage réunit même des pays froids comme la Suisse et l'Écosse, et des pays chauds comme le suggèrent les citronniers et les soirées sur la terrasse. [...]
[...] Mais il la condamne également pour son idéalisme, sa naïveté de midinette, sa façon de lire sans réflexion ni recul. Le rêve engendré par des lectures romanesques comporte pour Flaubert de graves dangers. L'écrivain esquisse ici, dès le début du roman, le triste avenir d'Emma. La mauvaise lectrice est victime d'une société qui la maintient dans des cadres rigides, et d'une production littéraire qui raconte exactement le contraire de la réalité sociale. Emma deviendra donc femme adultère, mère indigne, femme aux dépenses ruineuses et aux pulsions suicidaires. [...]
[...] Mme Bovary, Première partie, début du Chapitre 7 - Flaubert Mme Bovary I 7 Commentaire composé, type EAF Première partie, début du chapitre 7 Depuis Elle songeait quelquefois . jusqu'à Les mots, lui manquait donc, l'occasion, la hardiesse. Titre personnel donné au passage : Qu'est-ce que le bovarysme ? INTRODUCTION En 1857, après cinq ans de labeur, Flaubert publie Madame Bovary qui aura un succès considérable, qui se prolonge encore aujourd'hui par des réécritures du roman, des adaptations au cinéma et au théâtre. [...]
[...] Dès lors, le procès fait à Flaubert s'explique : dans la France du Second Empire, il vient en effet de jeter un pavé dans la mare, en balayant les hypocrisies sociales et en éclairant la condition féminine. Madame Bovary illustre à merveille les mensonges qui règlent les relations entre les sexes. La jeune fille reçoit d'abord une sévère éducation religieuse au couvent, puis doit devenir un sujet obéissant entre les mains du mari. Chez Flaubert, Emma Rouault est une petite paysanne qui s'ennuie au fond de sa campagne normande. Elle reçoit néanmoins une éducation bourgeoise, au couvent. Les romans sentimentaux qu'elle dévore en cachette l'entraînent dans le rêve d'une passion idéale, qu'elle recherchera toute sa vie. [...]
[...] Cette tendance maladive à fuir dans l'imaginaire pour échapper à la médiocrité du réel accompagnera la jeune femme toute sa vie ! C'est précisément ce contraste entre la vie rêvée et la vie réelle qui engendre un malaise paragraphe) Quelle est la nature de ce mal, et comment se manifeste-t-il ? Certes la phrase précédente indique bien qu'Emma a peut-être désiré se confier à quelqu'un, jadis, mais le conditionnel passé aurait souhaité précise qu'il s'agit d'un passé définitivement révolu. Et d'ailleurs la révélation de ce malaise aurait été vaine, comme le suggère l'adjectif insaisissable car ce mal est semblable aux nuées ou au vent, phénomènes sans consistance matérielle. [...]
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