Agrippa d'Aubigné, poète baroque protestant du XVIème siècle, figure parmi les auteurs engagés français ayant dénoncé les atrocités des guerres de religion. Ainsi, en 1616, d'Aubigné publie un immense poème de dix milles vers, intitulé Les Tragiques, dont le passage étudié dans ce commentaire est un extrait.
Nous pouvons nous demander comment, dans ce poème, l'auteur dénonce l'atrocité des guerres de religion tout en exprimant son point de vue (...)
[...] Ce champ lexical a pour but de montrer que la seule vraie victime du conflit est la France : c'est elle et ses habitants qui souffrent. Cette idée est confirmée aux vers 21 et 22 : la France est présentée comme étant au bord de la mort, par la faute des deux religions et des guerres qu'elles ont entrainées. Pour finir, les quatre derniers vers du poème sont au discours direct, ce qui crée une rupture par rapport au reste de l'extrait, rédigé au discours indirect. Dans ce quatrain, c'est la mère qui s'exprime et qui s'adresse aux deux enfants. [...]
[...] Toujours dans ce but, Agrippa d'Aubigné a recours à des images très fortes, tel qu'au vers 20, où les deux frères se crèvent les yeux. Cet acte peut être une façon pour d'Aubigné de symboliser l'aveuglement des religions, qui sont obnubilées par le combat et qui ne considèrent plus tellement les enjeux et les vies sacrifiées. Les sonorités du poème sont en accords avec la dureté du conflit dont il est question. Ainsi, nous pouvons relever une allitération en la dentale sourde au vers 8 : Fait dégât du doux lait qui doit nourrir les deux Cette allitération renforce la dureté des faits énoncés, et en accentue l'atrocité. [...]
[...] Cela peut s'expliquer par le fait qu'elles soient toutes deux des confessions du christianisme, qui pourrait être en quelque sorte leur mère Il est cependant intéressant de constater que ces religions, auxquelles renvoie l'allégorie, ne sont pas énoncées clairement dans l'extrait étudié, et qu'il en revient au lecteur de déterminer quel enfant symbolise quelle religion. Nous pouvons imaginer que cela a permis à l'auteur d'éviter la censure, très présente à cette époque. Cependant, il n'est pas difficile de déterminer lequel des enfants réfère au protestantisme ou au catholicisme. Ainsi, du vers 3 au vers 10, l'auteur décrit le comportement du premier enfant. [...]
[...] Ainsi, en 1616, d'Aubigné publie un immense poème de dix milles vers, intitulé Les Tragiques, dont le passage étudié dans ce commentaire est un extrait. Nous pouvons nous demander comment, dans ce poème, l'auteur dénonce l'atrocité des guerres de religion tout en exprimant son point de vue. Pour répondre à cette problématique, l'étude de ce texte s'intéressera d'abord aux personnages utilisés par d'Aubigné. Puis sera étudié le combat entre Jaco et Esaü, ainsi que la manière avec laquelle l'auteur pose la France en victime. [...]
[...] Agrippa d'Aubigné est un auteur engagé, dont la ferveur allait au protestantisme. Nous allons donc montrer comment il défend cette doctrine, mais également où sont les limites de sa conviction. Tout d'abord, nous avons remarqué que l'auteur utilisait un vocabulaire péjoratif pour décrire Esaü : il fait le blâme de l'enfant. A travers ce blâme, c'est en fait le catholicisme que d'Aubigné critique, et qu'il décrit indirectement comme orgueilleux au vers ou qu'il désigne comme un voleur acharné au vers 9. [...]
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