Lecture analytique du dixième chapitre des <em>Misérables</em> de Victor Hugo : "La plateau de Mont Saint-Jean".
[...] Le narrateur présente un combat en faisant ressortir ses aspects monstrueux inhumains mythologiques III/ La vision d'un combat monstrueux Le récit du combat prend peu à peu un registre épique mettant en scène des personnages hors du commun. L'évolution du registre du texte va jusqu'à l'évocation d'un combat mythologique des éléments. Les procédés du grandissement épique Le récit est caractérisé par l'emploi de procédés stylistiques qui concourent à créer un registre épique. L'utilisation récurrente des pluriels : l'individu n'apparaît pas. Il est intégré à des groupes. [...]
[...] La bataille est donc comparable, selon Hugo, à une sorte de combat à échelle cosmique. Conclusion Cet extrait des Misérables présente une certaine ambiguïté : la présentation d'un épisode de Waterloo est réaliste et fait apparaître l'horreur inhumaine des combats. Mais le traitement épique incite le lecteur à s'interroger sur les intentions du narrateur et sur les enjeux du texte. Le gigantisme, l'accès au mythe, qui dépasse la situation humaine en la métamorphosant, ne soulignent-ils pas un mélange d'admiration et d'horreur ? [...]
[...] Inépuisables en mitraille, ils faisaient explosion au milieu des assaillants. La figure de ce combat était monstrueuse. Ces carrés n'étaient plus des bataillons, c'étaient des cratères ; ces cuirassiers n'étaient plus une cavalerie, c'était une tempête. Chaque carré était un volcan attaqué par un nuage ; la lave combattait 1a foudre. VICTOR HUGO, Les Misérables IIème partie, chap.10 Le plateau de Mont Saint-Jean Etude Une image précise et technique de la guerre Le lecteur la perçoit dès la première lecture au nombre important de termes faisant référence au combat, à la manière dont il se déroule. [...]
[...] Le premier rang, genou en terre, recevait les cuirassiers sur les baïonnettes, le second rang les fusillait ; derrière le second rang les canonniers chargeaient les pièces, le front du carré s'ouvrait, laissait passer une éruption de mitraille et se refermait. Les cuirassiers répondaient par l'écrasement. Leurs grands chevaux se cabraient, enjambaient les rangs, sautaient par-dessus les baïonnettes et tombaient, gigantesques, au milieu de ces quatre murs vivants. Les boulets faisaient des trouées dans les cuirassiers, les cuirassiers faisaient des brèches dans les carrés. Des files d'hommes disparaissaient broyées sous les chevaux. [...]
[...] Victor HUGO, Les Misérables (1862), Partie II, Chapitre 10, Le plateau de Mont Saint-Jean Introduction Ecrit de 1845 à 1861, le roman Les Misérables constitue une grande fresque mettant en scène ceux que la société méprise et rejette. Victor Hugo mêle à cette histoire des reconstitutions historiques, comme celle de la bataille de Waterloo qui, le 18 juin 1815, mit fin au Premier Empire et fut un terrible massacre. Si Victor Hugo sait donner à son récit un souffle épique, il n'en montre pas moins, en une évocation réaliste et minutieuse, l'horreur des combats inhumains. [...]
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