Commentaire composé semi-rédigé sur l'Acte I Scène 1 de la pièce de théâtre de Molière Le Misanthrope.
[...] ce me sont de mortelles blessures, De voir qu'avec le vice on garde des mesures ; Et parfois il me prend des mouvements soudains De fuir dans un désert l'approche des humains. Philinte Mon Dieu, des mœurs du temps mettons-nous, moins en peine, Et faisons un peu grâce à la nature humaine ; Ne l'examinons point dans la grande rigueur, Et voyons ses défauts avec quelque douceur. Il faut, parmi le monde, une vertu traitable ; A force de sagesse, on peut être blâmable ; La parfaite raison fuit toute extrémité, Et veut que l'on soit sage avec sobriété. [...]
[...] Mais est-ce possible ? Ne peut-on pas réagir différemment ? III) Philinte Philinte (dont la racine grecque signifie "aimer") fait un ensemble de recommandations dès le vers 28 : utilisation de "nous" et d'impératifs. Le n'apparaîtra qu'au vers 42. Philinte ne se pose pas en justicier, mais en modérateur Expression de la modération Plusieurs procédés pour exprimer la modération sont retrouvés tout au long de la tirade de Philinte. Il s'agit de "Mon Dieu", suivi de recommandations (vers 28) puis l'emploi de termes atténuateurs aux vers et 32, et enfin le rejet d'une rigueur trop grande au vers 30. [...]
[...] MOLIERE : LE MISANTHROPE : ACTE I SCENE 1 : VERS 119 A 166 Introduction : "Le Misanthrope" est une pièce de Molière écrite en 1666. Elle met en scène un personnage excessif : Alceste, qui déteste ses semblables et ne leur pardonne rien (misanthrope a une racine grecque : "mis" qui signifie haïr, et "anthrope", homme). Il lui oppose Philinte, son ami, qui lui est mesuré et sage, c'est un "honnête homme". Les personnages excessifs sont fréquents chez Molière : Tartuffe, Arnolphe . [...]
[...] Il emploie des impératifs : vers et 31. Il y a une alternance entre propositions positives et propositions négatives (vers 28 à 31). Il utilise la première personne du pluriel pour inclure et inviter Alceste à partager son point de vue. Il utilise également des formulations impersonnelles, presque proverbiales, accessibles à tous : "il faut . " (vers 32 et le présent de généralité, le pronom indéfini aux vers 33 et 35 avec des termes généralisant : "communs usages", "mortels", "le monde". [...]
[...] S'ajoute au vers 23 la condamnation de l'injustice faite à l'honnête homme, qui entraîne une réaction violente de la part d'Alceste, réaction hyperbolique "mortelles blessures" au vers 24. On note la violence du ton, la forme expressive très forte et non impressive car Alceste ne compte pas changer le genre humain. Son salut réside donc dans cette solution extrême : fuir le genre humain, se retirer dans un "désert" (vers 27). Que ce soit les hyperboles, les jurons (vers 24) ou les accumulations, tout est excessif, les propos comme les réactions. Alceste est un atrabilaire intransigeant et rigoriste, intraitable, colérique, haineux et méprisant. [...]
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