Commentaire du passage du sonnet d'Oronte, dans Le Misanthrope de Molière, de "Je viens, pour commencer entre nous ce beau noeud"
[...] Vil complaisant, vous louez des sottises ? Alceste ne comprend pas l'attitude de Philinte : ORONTE, à Philinte Vous me flattez, et vous croyez peut-être . PHILINTE Non, je ne flatte point. ALCESTE, bas Et que fais-tu donc, traître ? Alceste et Philinte viennent de se disputer puis de se réconcilier pendant la scène précédente, et ils sont à nouveau en désaccord. B Comique de mots et de gestes Le comique de mots est surtout présent dans les répliques d'Alceste, qui bougonne dans son coin et jure souvent : «Hé quoi Morbleu ! [...]
[...] C'est par le rire et la caricature qu'il fait comprendre aux spectateurs le ridicule de certaines attitudes. De plus il nous livre une caricature d'Oronte, qui veut s'improviser poète, persuadé d'être plein de talent alors qu'il n'en a aucun. Bien que quatre siècles se soient écoulés, les problèmes évoqués dans Le Misanthrope sont toujours d'actualité. Cela reste difficile de dire ce que l'on pense à quelqu'un, et que celui-ci l'accepte. L'hypocrisie est toujours présente et il n'y a pas toujours de juste milieu entre la franchise brutale d'Alceste et les flatteries polies de Philinte. [...]
[...] Philinte, lui, s'extasie faussement devant le poème et Alceste râle dans son coin : Hé quoi ! vil complaisant, vous louez des sottises ? Quand Oronte insiste encore, il commence par essayer de ne pas être trop blessant : ORONTE Est-ce que vous voulez me déclarer par là que j'ai tort de vouloir . ALCESTE Je ne dis pas cela ORONTE Est-ce qu'à mon sonnet vous trouvez à redire ? ALCESTE Je ne dis pas cela, mais . ORONTE Est-ce que j'écris mal ? [...]
[...] Arrive alors Oronte, qui veut qu'Alceste lui donne son avis sur un sonnet qu'il a écrit . L'enjeu de ce passage est de dénoncer à la fois l'hypocrisie des courtisans et le désir d'être publié de la part d'écrivains médiocres. Nous allons d'abord nous intéresser aux différents comiques et à leurs procédés, puis à l'hypocrisie et à la franchise. I Le comique A Comique de situation et de caractère Dans ce passage le comique principal est le comique de situation : Oronte demande l'avis d'Alceste alors qu'il n'est pas prêt à l'entendre. [...]
[...] A sa façon c'est lui le plus hypocrite car il causera des ennuis à Alceste pour lui avoir obéi. Il est persuadé que son poème est bon, et n'accepte pas que l'on puisse penser autrement. Il envisage de se faire publier et ne tient compte des avis qu'il demande que s'ils sont positifs. B L'hypocrisie de Philinte Philinte est plus habitué aux manières de la cour qu'Alceste et, pour ne pas vexer Oronte, le flatte. Il confond politesse et flatterie exagérée, car il pourrait sans être blessant dire que le poème n'est pas mauvais. [...]
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