Le Misanthrope, Acte I, scène 1 - Molière (1666) ; Les Caractères, "De la cour" - La Bruyère (1688) ; Fables, "Les obsèques de la lionne" - La Fontaine (1678) - Critique des puissants : l'hypocrisie

Thèmes abordés

Corpus, Le Misanthrope, Molière, Les Caractères, De la Bruyère, La Fontaine, hypocrisie, superficialité, société superficielle, apparence, royauté

Résumé du document

Le corpus que nous allons étudier est composé de trois textes extraits d'oeuvres du XVIIe siècle : Le Misanthrope, de Molière, Les Caractères, de La Bruyère, et les Fables de La Fontaine. Ces extraits varient en forme, s'agissant respectivement d'une pièce de théâtre, d'un recueil de portrait, et de poésie. Cependant, tous traitent d'un même thème : l'hypocrisie. Nous pouvons donc nous poser la question suivante : dans quelle mesure peut-on affirmer que ces textes constituent une critique de la Cour de l'époque ?

Extraits

[...] Le procédé littéraire qui met le plus en exergue cet aspect-là est peut être la grande énumération parsemée d'antithèses de La Bruyère, aux lignes 15 à 28. D'un côté, l'énumération exprime le nombre d'opportunités à saisir et le nombre de civilités à effectuer pour y arriver. De l'autre, les antithèses (comme par exemple il pleure d'un œil, et il rit de l'autre ligne 25) rappellent qu'il ne s'agit que d'une façade, d'un grand jeu, et les opportunistes de tous temps n'aiment rien mieux qu'un jeu dans lequel il y a beaucoup à gagner. [...]

[...] Le Misanthrope, Acte scène 1 - Molière (1666) ; Les Caractères, "De la cour" - La Bruyère (1688) ; Fables, "Les obsèques de la lionne" - La Fontaine (1678) - Critique des puissants : l'hypocrisie Le corpus que nous allons étudier est composé de trois textes extraits d'œuvres du XVIIe siècle : Le Misanthrope, de Molière, Les Caractères, de La Bruyère, et les Fables de La Fontaine. Ces extraits varient en forme, s'agissant respectivement d'une pièce de théâtre, d'un recueil de portrait, et de poésie. [...]

[...] Ce paraitre n'est cependant pas dénué de sens, puisqu'il vise avant tout à plaire au Roi, ou du moins aux gens importants. Il s'agit là de la deuxième caractéristique de la société de Cour. L'emploi du champ lexical du plaisir à travers les trois textes souligne cet aspect, avec des termes comme louanges (texte ligne joie (texte vers ou encore plait (texte ligne 19). Cette notion du plaire semble en outre fortement liée à celle du paraitre. Le paraitre semble avoir pour objectif de plaire, de flatter à la Cour. Il convient donc d'affirmer que l'hypocrisie y règne en maitre. [...]

[...] Dans la fable de La Fontaine, le Cerf, qui ne participe pas a deuil de la Lionne, se voit menacé d'exécution, et La Fontaine emploie pour ce faire l'image des Loups, animaux chassant en meute et impitoyables avec leurs proies. La violence est donc collective, elle est la menace permanente du regard des autres, de ce qui est porté à leur connaissance. La thèse exprimée dans le texte de Molière par le personnage d'Alceste rejoint également cette idée de violence collective. [...]