Cet extrait de Micromégas, conte philosophique écrit en 1752 par Voltaire, nous présente deux personnages fantastiques représentant ici l'idéologie des Lumières, mouvement littéraire du XVIIIe siècle dont Voltaire fut l'un des grands protagonistes. Nous étudierons ici un passage du chapitre 2 qui illustre un concept cher à cet auteur : l'insignifiance de l'homme dans ce monde (...)
[...] D'un point de vue plus global, la syntaxe appuie elle aussi cette idée de brièveté. En effet, les phrases assez courtes pour la plupart ont une structure simple et comportent peu de compléments, ce qui donne un style assez sobre à l'ensemble. A la fin de son discours, le nain met en avant la relativité de sa vie par rapport à l'univers, il se trouve comme une goutte d'eau dans un océan immense (l.40), comparaison exprimant encore cette fois-ci l'insignifiance de l'individu par rapport au monde, le nain se trouve d'ailleurs honteux de la figure ridicule [qu'il fait] dans ce monde (l.41). [...]
[...] Pour vous plaire, répondit le secrétaire. Je ne veux point qu'on me plaise, répondit le voyageur ; je veux qu'on m'instruise : commencez d'abord par me dire combien les hommes de votre globe ont de sens. Nous en avons soixante et douze, dit l'académicien ; et nous nous plaignons tous les jours du peu. Notre imagination va au-delà de nos besoins ; nous trouvons qu'avec nos soixante et douze sens, notre anneau, nos cinq lunes, nous sommes trop bornés ; et, malgré toute notre curiosité et le nombre assez grand de passions qui résultent de nos soixante et douze sens, nous avons tout le temps de nous ennuyer. [...]
[...] L'idée principale de ce chapitre peut être extraite en étudiant la description : les nombres y ont une importance capitale et révélatrice. Ils permettent notamment de faire ressortir l'idée que veut faire passer Voltaire à travers ses deux personnages. Les nombres sont hyperboliques par rapport à la réalité, les saturniens possédant soixante-douze sens et Micromégas près de mille (l.19). Cette exagération permet de souligner les paroles des personnages et ainsi d'accentuer la portée du récit. En effet, cette amplification symbolique permet à Voltaire de mettre en avant l'idée qu'il veut faire ressortir du texte, c'est-à-dire le fait que nous sommes peu de choses (l.21). [...]
[...] Pour moi, je n'ose faire aucuns projets ; je me trouve comme une goutte d'eau dans un océan immense. Je suis honteux, surtout devant vous, de la figure ridicule que je fais dans ce monde. Voltaire, Micromegas, chapitre II Etude Cet extrait de Micromégas, conte philosophique écrit en 1752 par Voltaire, nous présente deux personnages fantastiques représentant ici l'idéologie des Lumières, mouvement littéraire du XVIIIe siècle dont Voltaire fut l'un des grands protagonistes. Nous étudierons ici un passage du chapitre 2 qui illustre un concept cher à cet auteur : l'insignifiance de l'homme dans ce monde. [...]
[...] J'arriverai peut- être un jour au pays où il ne manque rien ; mais jusqu'à présent personne ne m'a donné de nouvelles positives de ce pays-là. Le Saturnien et le Sirien s'épuisèrent alors en conjectures ; mais, après beaucoup de raisonnements fort ingénieux et fort incertains, il en fallut revenir aux faits. Combien de temps vivez-vous ? dit le Sirien. Ah ! bien peu, répliqua le petit homme de Saturne. C'est tout comme chez nous, dit le Sirien ; nous nous plaignons toujours du peu. [...]
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