Lecture analytique du poème d'Henri Michaux Le grand combat. Exemple de poésie désarticulée aux sens multiple, c'est aux lecteurs d'interpréter ce langage et d'émettre des hypothèses à propos du sens du poème.
[...] On peut aussi penser comme nous le montre la seconde partie du texte qu'il s'agit d'un sabbat de sorcière. Notons les expressions qui font songer à la sorcellerie, tous d'abord le verbe mijoteraient comme si elles mijoteraient la destruction du monde dans leur chaudron marmite vers 16 où elles mélangeraient les ingrédients du rituels pied, brans, sang Prenons comme autre exemple les sorcières de Macbeth de Shakespeare préfigurant le chaos, les meurtres, la folie. Notons également les formules magiques Abrah le rythme incantatoire du passage du vers 12 à 14, les trois vers ont un mètre de 5 syllabes chacun. [...]
[...] D'où la sauvagerie des êtres humains entre eux, bientôt les hommes disparaitront peu à peu à cause de ces actes de barbarie et ils laisseront derrière eux une planète inhabité. La cruauté et la sauvagerie du langage : A partir des éléments trouvés précédemment nous pouvons désormais établir une hypothèse à propos du sens du poème, cependant d'autres éléments peuvent conforter d'avantage notre idée. Tous d'abord notons les allitérations systématiques, elles témoignent de l'acharnement, des coups répétés au combat Il l'emparouille et l'endosque contre terre / Il le rague et le roupète jusqu'à son drâle les corps et la langue sont ici triturés. [...]
[...] Il crée de toutes pièces des mots qui ont cependant des sens plus ou moins assignables, il ne respecte aucunes règles de la versification classique, ni les rimes, ni le mètre des vers, il n'y a pas de strophe mais il garde tous de même la ponctuation, etc Le grand combat est donc un exemple de cette poésie désarticulée aux sens multiple, c'est aux lecteurs d'interpréter ce langage et d'émettre des hypothèses à propos du sens du poème. Mais ce poème a-t-il véritablement un sens et pourquoi ? C'est à cette question que nous allons à présent réfléchir, tous d'abord en analysant plus en profondeur le langage utilisé par Michaux afin de montrer qu'il s'agit d'un énoncé en ruines, puis dans une seconde partie nous verrons en quoi ce poème est un poème à lectures multiples. [...]
[...] De plus les sorcières sont les spécialistes des énigmes à décrypter et le poème tout entier se présente comme une sorte d'énigme, qu'es que le Grand Secret ? Pourrait-il s'agir des origines qui pourraient être évoqué par le ventre la matrice dont nous sommes issus ? Un autre secret ? CONCLUSION : Dans ce secret en forme d'énigme une certitude émerge pourtant, celle du Grand combat avec le langage dont la décomposition suggère celle du monde et de l'humanité dans laquelle le poète semble avoir du mal à se situer on cherche aussi mais trouvera-t'on sa place ? [...]
[...] On ne peut pas voir directement de quoi parle ce poème, du Grand Secret ou du Grand Combat mais quel est ce secret ? de quel combat parle t'il ? Notons que le poème se termine par cette question comme si Henri Michaux lui-même se posait encore la question, comment le lecteur serait-il capable de deviner, alors que le poète ne le sait pas lui-même ? On voit bien ici que le lecteur est amené à faire des hypothèses en fonction de ce qu'il ressent et des indices qui lui sont donnés. [...]
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