Sur le meurtre d'Eratosthène paragraphes 28 à 36, Lysias Ve siècle av. J.-C, logographe, plaidoyer d'Euphiletos, Eratothène, adultère, lois antiques, loi du Dracon, tribunal Delphinion, Démosthène, Grèce antique, commentaire de texte
C'est en tant que logographe que Lysias, auteur grec du Ve siècle avant J.-C, écrit "Sur le meurtre d'Eratosthène". Le défendeur Euphiletos est accusé d'avoir assassiné un homme appelé Eratothène qui était, selon lui, l'amant de sa femme. Une loi archaïque l'autorise à se faire justice lui-même, mais celle-ci est en décalage avec la justice démocratique de son temps. Dans ce passage, il tente d'expliquer ces lois concernant l'adultère. Il veut montrer qu'il n'est coupable en rien et que la loi l'autorisait à commettre cet acte.
[...] En effet, ils ne peuvent plus déclarer coupable un homme qui se venge d'un tel outrage si celui-ci a surpris en flagrant délit. Il s'agit bien de la principale défense d'Euphiletos. Si un tribunal d'une telle ampleur ne peut rien, le tribunal Delphinion devrait respecter la loi. Il applique la loi à la situation : « comme je l'ai fait ». Euphiletos réalise alors une explication de la loi : il agit en véritable spécialiste. Le législateur, convaincu, selon lui, aurait donc également appliqué cette loi aux concubines. [...]
[...] De plus, les voleurs n'auraient qu'à invoquer ce prétexte si on les surprenait dans la maison d'autrui. Et là, il n'y aurait plus de justice car ce serait une vérité connue de tous qu'il n'y a plus de peine pour de tels actes et que seul le vote souverain des juges serait à craindre. Nous avons donc vu qu'Euphiletos dans ce passage exprimait sa défense avec trois techniques : il montre qu'Eratosthène avait l'attitude d'un coupable, ensuite il se justifie par l'étude des lois et enfin il évoque le fait qu'un acquittement enhardirait les voleurs. [...]
[...] On peut donc admettre que la situation est difficile. Il n'a donc commis aucune faute mais surtout il avait l'obligation d'exécuter la loi. Encore une fois, il apostrophe les juges : « A vous de voir. ». Euphiletos se prend pour un réel exécuteur de loi, trahi par les juges. Il a une double implication personnelle : le citoyen respectant la loi et l'homme bafoué qui s'est vengé. Les lois sont existantes afin de répondre à certaines situations et il est anormal qu'on le traîne en justice alors que précisément, il a appliqué la loi existante. [...]
[...] Défile alors les témoins : ceux-là mêmes qu'on imagine être les personnages qu'Euphiletos a été cherché la fameuse nuit du flagrant délit. II) Justification par l'étude des lois (paragraphes 30 et 31) Euphiletos demande à ce qu'on lise a loi écrite sur l'Aéropage ; la loi du Dracon : «Le mari outragé peut tuer le coupable s'il est pris en flagrant délit. ». L'Aéropage qui se trouve être le principal tribunal pour meurtre ne peut rien contre un tel acte. [...]
[...] S'il s'agit d'une des femmes dont on a le droit de tuer l'amant pris en flagrant délit, la peine est la même. ». On peut se demander pourquoi Euphiletos nous parle de viol alors que l'on sait que sa femme était consentante. Il veut tout simplement montrer qu'Eratosthène était de l'espèce des séducteurs et que ceux-ci sont plus dangereux que les violeurs car ils « corrompent les âmes ». Les séducteurs sont donc condamnés à mort tandis que les violeurs doivent donner un dédommagement financier. [...]
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