Le roi se meurt, Ionesco, figure royale, infantilisation, désacralisation
Cette scène du Roi se meurt d'Ionesco montre le personnage d'un roi complètement désacralisé, et cela pour trois raisons : le roi est devenu impuissant, il est infantilisé, et il est plongé dans le désespoir.
[...] La désacralisation du roi qui se meurt passe donc par une impuissance totale. Cette impuissance conduit à une infantilisation du roi au cours du texte : le roi, censé être le père du peuple, être un symbole hautement patriarcal, est ici relégué au rang de petit enfant. Il s'infantilise lui-même en rappelant à Marie certains souvenirs de leur vie conjugale, où il se présente comme un être faible et qui a besoin d'être consolé : « Quand j'avais des cauchemars, et que je pleurais en dormant, tu me réveillais, tu m'embrassais, tu me calmais » (p. [...]
[...] Le médecin décrit longuement les « terreurs » (p. 96) du roi ; et celui-ci y cède dès les premières pages du passage, ne sachant plus que répéter « je meurs » (passim dans le texte). Et l'on comprend combien est dérisoire la dernière réplique de la scène, car lorsque le roi dit « Je pourrais décider de ne pas mourir » (p. 106), ce n'est évidemment déjà plus possible : il n'y a là que la parole, humaine, déchirante, de la créature désespérée qui prend conscience de la terrifiante finitude qui est la sienne. [...]
[...] Le roi se meurt - Ionesco (1962) - Comment le roi est-il désacralisé ? Cette scène du Roi se meurt d'Ionesco montre le personnage d'un roi complètement désacralisé, et cela pour trois raisons : le roi est devenu impuissant, il est infantilisé, et il est plongé dans le désespoir. La figure royale est avant tout synonyme de puissance ; or dans cette scène, le roi a perdu la sienne. L'une des premières choses qu'il dit est, en effet, « je ne peux pas » (p. [...]
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