La Métamorphose, incipit - Franz Kafka (1915)

Thèmes abordés

La Métamorphose, incipit, Franz Kafka, 1915, condition d'homme, animal, incipit réaliste, roman, métamorphose, préoccupations sociales, description, transformation, préoccupations humaines, mélancolie

Résumé du document

La métamorphose est un motif fréquemment utilisé dans les arts, notamment en littérature, et cela, depuis l'antiquité. Ce motif, qui consiste le plus souvent à transformer un homme en animal, donne son nom au roman de Franz Kafka, écrit en 1912 : La Métamorphose.
L'extrait de cette œuvre que nous allons étudier est l'incipit. Ces premières pages ont un intérêt tout particulier en ce qu'elles permettent de présenter tous les éléments essentiels à la compréhension de la suite du roman. On peut lire, dans cet extrait, le réveil de Gregor - qui est le protagoniste de l'histoire - métamorphosé en cancrelats. Le narrateur présente la vie du personnage et introduit les pensées de Gregor, qui, plutôt que de s'inquiéter de sa métamorphose, est angoissé, en grande partie à cause de son emploi.

Extraits

[...] Cet évènement n'est pas détaillé autant que les autres, comme s'il s'agissait d'un évènement moindre dans la journée du personnage, qui ne se préoccupe que de son emploi. En effet, Gregor réfléchit beaucoup à sa condition d'homme, alors qu'il est maintenant devenu un insecte. Cet incipit peut être utilisé en parallèle de ce qui va se jouer ensuite : alors qu'il ne pense qu'à garder son emploi, pour sortir ses parents des ennuis économiques, ceux-ci vont finir par le rejeter. Il ne lui restera alors plus que son « image de la dame toute couverte de fourrure » (p.81) qu'il mentionne déjà dans l'incipit. [...]

[...] Le protagoniste n'a plus la même apparence et ne pense qu'à une chose : se rendre au travail alors que celui-ci ne lui plaît pas. Ces préoccupations ne sont normalement pas des préoccupations animales, ce qui créer du contraste avec son nouvel aspect physique. Des préoccupations sociales annonciatrices de la fin du roman Gregor, alors qu'il est devenu un insecte, a des préoccupations qui ne devraient plus être les siennes : « Si je ne me retenais pas à cause de mes parents, j'aurais donné ma démission depuis longtemps » (p.27). [...]

[...] On peut également percevoir l'utilisation de la troisième personne du singulier : « il rebondissait », « il essaya » (p.25). Description précise et réaliste de l'environnement L'environnement dans lequel se déroule l'incipit est décrit de manière réaliste et précise. On comprend rapidement que la description suit les yeux du personnage : « le regard de Gregor se dirigea alors vers la fenêtre [ . ] » (p.25) et nous oriente donc dans l'espace, comme si on avait, en tant que lecteurs, la même vision que le protagoniste. [...]

[...] Sa métamorphose paraît donc rationnelle, comme nous l'avons dit précédemment. Elle se pose comme un fait avéré. Le narrateur précise qu'il ne s'agit pas d'un rêve : « ce n'était pas un rêve » (p.24) pour rendre encore plus réalistes les évènements qui se jouent. Une métamorphose qui ne semble pas préoccuper le personnage concerné Gregor Samsa ne semble pas préoccupé par la métamorphose qu'il a subie durant la nuit. Il dit : « et si je continuais un peu à dormir et oubliais toutes ces bêtises » (p.25). [...]

[...] En effet, il se questionne davantage sur son emploi. Cet incipit met donc en avant les réflexions sociales, mais surtout humaines de Gregor, alors qu'il se trouve maintenant changé en insecte. Des préoccupations humaines et sociales Un personnage triste et mélancolique Gregor évoque la pluie : « le temps maussade - on entendait les gouttes de pluie frapper l'encadrement de métal - le rendit tout mélancolique » (p.25). Un parallélisme se crée entre le temps qu'il fait et l'humeur du personnage principal. [...]