commentaire de texte, Madame Bovary, Gustave Flaubert, Louise Colet, Moeurs de Province, Emma Bovary, La Tentation de Saint Antoine, livre sur rien
« Les plus belles choses sont celles qui ont le moins de matière », écrivait Flaubert à Louise Colet. Cette phrase reflète bien son projet dans Madame Bovary : il souhaitait écrire un « livre sur rien », qui n'aurait presque pas de sujet ou d'intrigue. Cette absence de sujet serait compensée uniquement par le style de l'auteur, la « force interne » du roman. Le roman de Flaubert est-il réellement un « livre sur rien » ? L'auteur réussit-il à effacer le sujet dans Madame Bovary ? Nous verrons tout d'abord que l'on peut en effet qualifier le roman de « livre sur rien », mais qu'il est également un livre de style.
[...] À première vue il semblerait vrai que Madame Bovary soit un sur Flaubert peint un tableau plat d'une vie vide de sens et d'actions. Cependant, c'est justement le style de Flaubert qui donne au roman sa force et comble le vide de la vie d'Emma. II. Madame Bovary, un livre de style Madame Bovary pourrait également être appelée un de style ». Flaubert travaille avec ardeur pour combler l'absence du sujet, sans cesse à la quête de la phrase parfaite, pour faire de son roman un livre poème. [...]
[...] Le style de Flaubert est donc bien force interne » du roman et compense le manque de sujet dans Madame Bovary. Flaubert d'acharne pour créer un livre boutonné, bien composé et poétique. Même s'il est évident que le sujet de Madame Bovary est presque invisible, Flaubert remplit son roman de son style. En tant que son premier texte réaliste, le roman est pour l'auteur un véritable exercice de style, dans lequel Flaubert s'efforce de coller au plus près de la vie. I. [...]
[...] Dans quelle mesure Madame Bovary de Flaubert est-il un livre sur rien ? qui me semble le plus beau, ce que je voudrais faire, c'est un livre sur rien, un livre sans attache extérieure, qui se tiendrait de lui-même par la force interne de son style [ . ] un livre qui n'aurait presque pas de sujet ou du moins où le sujet serait presque invisible. » (Lettre à Louise Colet du 16 janvier 1952.) Dans quelle mesure Madame Bovary est-il un livre sur plus belles choses sont celles qui ont le moins de matière », écrivait Flaubert à Louise Colet. [...]
[...] Une structure linéaire Flaubert qualifie Madame Bovary de « tableau d'une vie bourgeoise ». Ce mot de signifie déjà le manque d'actions et de mouvements du roman, qui est complètement plat et statique. Tout au long du roman l'on suit la vie d'Emma Bovary, de son éducation jusqu'à sa mort en passant par son mariage. La structure très linéaire (à l'exception de quelques analepses) rend l'œuvre complètement bidimensionnelle et contribue à l'effacement du sujet. La morne vie d'Emma est en effet un sujet « presque invisible », que l'on oublie à la lecture du roman. [...]
[...] Madame Bovary est donc un livre Flaubert se crée une toile bien tendue pour développer son style. B. La « mécanique compliquée » des phrases de Flaubert Sur cette toile, Flaubert appose des couleurs : des phrases parfaitement construites et mélodiques. Pour atteindre le degré de perfection voulu, l'auteur se lance dans une « mécanique compliquée », une véritable odyssée de la phrase. Certaines sont écrites et réécrites des dizaines de fois sans relâche, jusqu'à ce qu'elles soient harmonieuses. Pour s'assurer de leur fluidité, Flaubert les dans une pièce qu'il consacre à cela. [...]
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