Le texte étudié est un extrait de "Messieurs les ronds-de-cuir ". Ce roman a été écrit par Courteline et publié en 1893, et est un des premiers textes où Courteline fait la satire de ses personnages. Le personnage principal de cet extrait est un conservateur. Celui-ci doit recevoir un legs constitué d'une paire de jumelles marines et de deux chandeliers datant de l'époque de Louis XII. Il va pour cela, au bout de deux ans d'attente, au conseil d'État afin de réclamer son bien à Monsieur de la Hourmerie. Le passage étudié nous raconte le dialogue entre ces deux personnages et Lahrier, un subordonné de Monsieur de la Hourmerie.
Le personnage de Lahrier nous apparait tout d'abord comme quelqu'un de moqueur. On nous dit par exemple : « Lahrier s'amusait follement ». Cette phrase est minimale et la première décrivant Lahrier. Elle nous permet ainsi d'avoir son caractère dominant, le fait d'être moqueur. On voit cependant que ce n'est pas son seul trait de caractère. En effet, il est également très observateur et malin. Ceci nous est montré par la phrase : « Roublard, ayant vu du coin de l'œil son congé qui se formait sur la bouche à demi ouverte de son chef ».
[...] Les populations sont d'ailleurs censées être muettes d'admiration devant la jumelle marine et les deux chandeliers Louis XIII et 56). Il y a un nouveau contraste ici mais cette fois- ci entre les trois objets et les populations terminant le texte par ce rêve absurde du vieillard. Le comique du texte est également dû à la satire que le narrateur fait du conservateur. En effet, le narrateur caricature ce personnage. La synecdoque : la pauvre petite figure du conservateur aux lignes 32 et 33 en est un bon exemple. [...]
[...] En somme il possède plusieurs tableaux de maîtres (des copies naturellement), une belle collection d'insectes et des bocaux de produits chimiques indique-t-il aux lignes 24 à 26. Par ce rythme ternaire il énumère ce qu'il y a dans son musée. Cependant il ne parle pas de choses très attirantes et sous-entend que le musée est trop pauvre et trop petit au moyen de parenthèses : des copies, naturellement) L'adverbe naturellement sous-entend cela. Il explique ensuite ce qui est déjà quelque chose et 27). [...]
[...] Cela peut être interprété de deux manières. Soit cela est prévu afin de sous-entendre que l'excuser est nécessaire afin d'entamer une discussion. Soit le conservateur y a rajouté spontanément lorsqu'il a dit sa phrase afin de ne pas paraître trop autoritaire. Dans les deux cas, la proposition est mise en valeur. Il indique aux lignes 18 à 20 : Il faut vous dire qu'en me nommant à Vanne- en-Bresse M. le ministre des beaux-arts ne m'a pas euh, comment dirais- je ? [...]
[...] Cela est d'ailleurs directement visible dans ses paroles. L'omniprésence des points de suspension, à savoir quatre fois aux lignes 47 et 48 nous montre que ses phrases sont saccadées, il ne trouve plus ses mots ce qui participe également au réalisme car le discours est rapporté directement. Fort bien Ah ! Fort bien répond-il à la ligne 47. Cette répétition coupée d'une pause permet de nous faire comprendre son état de surprise dû à la réponse positive de Monsieur de la Hourmerie. [...]
[...] Ceci nous est montré par la phrase : Roublard, ayant vu du coin de l'œil son congé qui se formait sur la bouche à demi ouverte de son chef aux lignes 33 à 35. Il y a dans cette phrase des mots faisant référence au visage œil bouche montrant que le narrateur est ici en point de vue interne et l'on comprend donc que c'est bien Lahrier qui observe cela. Pour finir, on peut relever qu'il est également malin car il sait quand il faut prendre la parole et trouve les bons mots. [...]
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