Commentaire d'un extrait du Livre de ma mère d'Albert Cohen. Il débute par : "Je me souviens aussi de nos promenades du dimanche, en été, elle et moi, tout jeune garçon. On n'était pas riches et le tour de la Corniche ne coûtait que trois sous." et se termine par: "Elle me tendait une serviette un peu raide, amoureusement repassée la veille par ma mère si heureuse de penser, tandis qu'elle repas sait en fredonnant un air de Lucie de Lammermoo qu'elle irait demain avec son fils au bord de la mer. Elle est morte".
[...] À cette époque, sa mère est encore tout pour Albert; ils vivent en complète harmonie : elle et moi et plus loin Moi [ . ] Elle [ ] mais le plus souvent ils sont tous deux réunis par un nous ou un on plus familier. Conclusion : Marcel Pagnol, qui a lui-même si bien parlé de sa mère, notamment dans Le Château de ma mère de sa trilogie provençale, admirait Le Livre de ma mère: un livre unique et qui durera. [...]
[...] Texte à commenter : Je me souviens aussi de nos promenades du dimanche, en été, elle et moi, tout jeune garçon. On n'était pas riches et le tour de la Corniche ne coûtait que trois sous. Ce tour, que le tramway faisait en une heure, c'était, en été, nos villégiatures nos mondanités, nos chasses à courre. Elle et moi, deux faibles et bien vêtus, et aimant à en remontrer à Dieu. Je revois un de ces dimanches. Ce devait être à l'époque du Président Fallières, gros rouge ordinaire, qui m'avait fait frissonner de respect lorsqu'il était venu visiter notre lycée. [...]
[...] Elle sortait alors les provisions emballées et elle me servait, avec quelque gêne si d'autres consommateurs nous regardaient, toutes sortes de splendeurs orientales, boulettes aux épinards, feuilletés au fromage, boutargue rissoles aux raisins de Corinthe et autres merveilles. Elle me tendait une serviette un peu raide, amoureusement repassée la veille par ma mère si heureuse de penser, tandis qu'elle repas sait en fredonnant un air de Lucie de Lammermoo qu'elle irait demain avec son fils au bord de la mer. Elle est morte. Albert Cohen, Le Livre de ma mère, Gallimard Note : La présence de introduction, conclusion et des différents titres ne doivent pas figurer sur la copie. Ils ne sont là qu'à titre d'indication. [...]
[...] La plus belle histoire d'amour C'est le livre d'un fils, mais aussi de tous les fils, de tous ceux qui un jour regretteront de s'être montrés ingrats, indifférents ou incompréhensifs, comme en avertit Cohen: Aucun fils ne sait vraiment que sa mère mourra et tous se fâchent, s'impatientent contre leurs mères, les fous si tôt punis. [...]
[...] L'émotion sincère devant l'amour et la simplicité de cette mère et de son fils. Mais cet humour n'empêche pas l'émotion d'affleurer. Cohen sourit mais il s'attendrit aussi et prend pitié de ces deux faibles C'est d'abord leur amour mutuel qu'il souligne par une hyperbole aimant à en remontrer à Dieu presque blasphématoire si elle n'était justement la preuve de la profondeur de cet amour. On le sent ému par la fragilité, la maladresse de ce couple insolite, isolé dans son univers d'amour, décalé par rapport au reste du monde ; il multiplie les expressions qui traduisent cette inadaptation ; ils sont «empotés peu dégourdis» - égarés ressentent de la gêne», se comportent timidement». [...]
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