Auteur prolifique qui se qualifiait lui-même de "plus grand livrier de France", Louis-Sébastien Mercier est un écrivain, essayiste, et dramaturge du siècle des Lumières. En 1771, cet auteur publie l'uchronie l'An 2440, rêve s'il en fut jamais, où il imagine un Paris futuriste qui aurait appliqué les principes des Lumières et qui serait alors gouverné idéalement : le Roi, concerné par le bonheur de son peuple, fait régner l'égalité, la justice et le progrès en s'appuyant sur les lois et ses ministres. Ce roman d'anticipation est la réalisation des utopies que rêvait l'imagination de Mercier. Il y dénonce alors les tares de sa société, la monarchie de droit divin en tant que système politique et moral (...)
[...] Louis-Sébastien Mercier s'efforce dans cette œuvre de montrer le contraste entre le système de l'absolutisme contraire à la nature mais aussi à la volonté divine dont elle essaie de se réclamer et une société libre, quoique encore sous la gouverne d'un roi qui s'occupe de son peuple, et où le mérite personnel a remplacé les privilèges héréditaires. L'auteur s'exprime d'ailleurs directement dans les notes de bas de page, avec un ton plus polémique. La conclusion du texte, la fin du rêve du narrateur, invitent le lecteur à construire son futur dans sa vie réelle en adhérant aux principes des Lumières . Selon Ratisbonne, homme de lettres français du 19ème siècle, l'œuvre de Mercier Ce n'est pas un panorama pittoresque, tant s'en faut, mais c'est plutôt le guide d'un moraliste. [...]
[...] Le château de Versailles est à l'image des cirques ou des pyramides un monument du despotisme et de l'orgueil. Il faut noter les expressions clairement polémiques employées par l'auteur : les Rois sont des monstres couronnés leur pouvoir est un tyrannique orgueil qui écrase la moitié du peuple les pyramides sont énormes et monuments du despotisme A ces hyperboles brutales fabriquées à partir de noms et d'expansions au sens très fort vient s'opposer le rythme régulier formé à partir de propositions juxtaposées de la phrase qui vante l'utilité des monuments des républicains que Louis-Sébastien Mercier préfère largement aux monuments des Rois. [...]
[...] Commentaire composé sur l'excipit de l'An 2440, rêve s'il en fut jamais de Louis-Sébastien Mercier paru en 1771 Introduction Auteur prolifique qui se qualifiait lui-même de «plus grand livrier de France Louis-Sébastien Mercier est un écrivain, essayiste, et dramaturge du siècle des Lumières. En 1771, cet auteur publie l'uchronie l'An 2440, rêve s'il en fut jamais, où il imagine un Paris futuriste qui aurait appliqué les principes des Lumières et qui serait alors gouverné idéalement : le Roi, concerné par le bonheur de son peuple, fait régner l'égalité, la justice et le progrès en s'appuyant sur les lois et ses ministres. [...]
[...] Que Mercier vient-il dénoncer et comment s'y prend-il ? Nous verrons dans un premier temps l'organisation et la mise en scène de l'apologue en tant que récit fictif qui amplifie la critique, pour déterminer dans un second temps en quoi sa projection dans le futur permet l'autocritique du Roi et la critique plus générale de la monarchie absolue de droit divin accentuée par les notes de l'auteur. L'organisation de l'apologue, un récit fictif Si l'apologue se destine à mettre en avant une idée, il n'en est pas moins un récit fictif organisé, mis en scène et qui voit s'enchaîner narrations, descriptions et dialogues. [...]
[...] Mercier n'est pas un historien, mais un philosophe. Les mœurs, les excès, les abus, voilà l'inépuisable sujet que s'était proposé Mercier. Force est de constater que ce sont ceux de la monarchie absolue que l'auteur a critiqués dans l'An 2440. [...]
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