Louise Michel, Mémoire, mentalité, femme du siècle, révolution, lutte, histoire des idées, anarchiste, figure du père, figure paternelle, Macbeth, Victor Hugo, vie sociale, vie collective, liberté
Louise Michel, née en 1830, fut une femme-tempête : institutrice, révolutionnaire et écrivaine, elle a été une héroïne fameuse de la Commune de Paris (1871). Celle qui disait « ma vie est ma pensée » a, par l'écriture de ses Mémoires, construit elle-même une histoire des idées ; sa propre histoire et celle de ses camarades. Si son écriture semble être le cri de sa conscience, il n'en est pas moins le récit de formation d'une grande figure anarchiste. L'écriture a fait partie de sa vie, et lui a permis de se l'approprier et d'y donner du sens. Les mémoires demeurent le genre par excellence pour faire à la fois Histoire et Littérature, et nous verrons ce que cette oeuvre, parue tardivement en 1886, nous dit du XIXe siècle agité qu'elle a vécu.
[...] Rassemblées autour d'une table, les femmes de sa famille s'attelaient à la lecture, à la couture ou au tricot, entourées de chiens et chats. De ce quotidien et de cette grande bibliothèque, elle tire son éducation «au-dessus». Ces nombreuses références littéraires ont fondées sa construction, de la lecture de Macbeth à Hugo, en passant par Lamartine et Corneille. Son érudition formera donc le terreau fertile de son cheminement politique : lorsque, à sept ans, elle lit les Paroles d'un croyant de Lamennais, et écrit qu'à dater de ce jour, elle «appartint à la foule». [...]
[...] Mémoires - Louise Michel (1886) - Histoire des mentalités Louise Michel, née en 1830, fût une femme-tempête : institutrice, révolutionnaire et écrivaine, elle a été une héroïne fameuse de la Commune de Paris (1871). Celle qui disait «ma vie est ma pensée» par l'écriture de ses Mémoires, construit elle-même une histoire des idées ; sa propre histoire et celle de ses camarades. Si son écriture semble être le cri de sa conscience, il n'en est pas moins le récit de formation d'une grande figure anarchiste. [...]
[...] Il faut alors sortir de son sexe, prendre les armes. Il est cependant intéressant de noter qu'en plus de se battre, sa volonté était tout de même de soigner : «être elle-même dans la lutte, et utiliser en positif les qualités féminines invoquées en général pour reléguer les femmes aux arrières de la politique ; d'ailleurs on soigne aussi à l'avant-poste : le devoir des ambulancières est de «panser, sur le lieu du combat, les blessures faites par les balles empoisonnées de Versailles, de prendre, quand l'heure l'exige, le fusil comme les autres» ; donnant son âme autant dans son écriture que dans ses engagements politiques. [...]
[...] Femmes de personne, elles pouvaient ignorer la vie quotidienne, se donner à leurs activités multiples ; des femmes masculines ? Des femmes singulières sûrement, idéalisées, reconnues dans leur solitude même, solitude sans honte, grandiose plutôt.» Lutte pour toutes et contre tout Louise Michel lutte avec l'Autre, et non pas pour elle ; elle aurait voulu mourir en criant «vive la liberté», et c'est en cela qu'elle représente à elle seule la puissance de la lutte de son siècle. C'est d'ailleurs dès cette époque que les femmes cherchent de plus en plus à écrire - par les journaux notamment qui publiaient des romans feuilletons - et nombreuses étaient les femmes feuilletonistes. [...]
[...] On y voit déjà la genèse d'un esprit de résistance effrénée, peut-être parce qu'il n'y avait rien à perdre, et surtout le développement de son caractère singulier. Guidée par la certitude - qui a fondée sa pensée politique - que dans la «bataille incessante, l'être n'est pas et ne peut pas être libre», elle tentera de se sortir des barricades pour les ériger elle-même. Cette instruction supérieure, ce caractère fort, sa rêverie, sa volonté d'aventure à Paris, exprime un réel état de la condition de femme au XIXe siècle. Des femmes ? [...]
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