Mémoires d’Hadrien; Chapitre 2 - Marguerite Yourcenar

Résumé du document

Dans les mémoires d'Hadrien, Marguerite Yourcenar invente une lettre autobiographique que l'empereur Hadrien, dirigeant à l'époque de l'Antiquité romaine, aurait pu écrire à son successeur Marc-Aurèle. Dans le premier chapitre, celui-ci explique qu'il est atteint d'une maladie mortelle et qu'il lui reste peu de temps à vivre. S'ensuit quelques réflexions sur divers sujets. Dans le chapitre suivant, la lettre devient autobiographique. Hadrien énonce clairement le fait qu'il souhaite raconter sa vie.
Comment l'auteur parvient-elle dans cet extrait à donner l'impression que cette autobiographie fictive est pleinement réelle en lui attribuant les caractéristiques de l'autobiographie, c'est-à-dire le souci de la vérité ? En quoi cette recherche se couple-t-elle avec une réflexion philosophique ?

Extraits

[...] En s'engageant à écrire une autobiographie réelle, sincère, il s'interroge sur les autres sources de vérité et en déduit que raconter sa vie sera sa façon à lui d'atteindre une certaine authenticité. Grâce à cet effet de réel, Marguerite Yourcenar parvient à faire croire qu'Hadrien a réellement cherché à raconter sa vie, alors que l'auteur n'a fait qu'une reconstitution de la vie de l'empereur pour écrire elle-même l'œuvre. Les premières pages de roman s'inscrivent donc à la fois dans le genre de l'autobiographie, mais aussi dans celui de l'essai philosophique, ou auteur recueille ses pensées petites à petit, sans ordre préétabli, et sans savoir où il veut en venir. [...]

[...] La lettre, qui n'a pas été citée précédemment dans l'énumération des différents types de livres lus par Hadrien, se réfère implicitement à la lettre qu'il a écrite à Marc. C'est une incitation pour le destinataire, mais aussi pour le lecteur à écouter la voix humaine de l'empereur qui raconte sa vie. Hadrien utilise ensuite un adversatif mais pour exprimer le mensonge présent dans les livres, alors que le paragraphe précédent était éminemment mélioratif. La phrase prend une tournure de paradoxe : ceux-ci mentent, et même les plus sincères L'emploi du superlatif montre que la sincérité est gradable (à plusieurs niveaux), mais elle ne peut pas être parfaite. [...]

[...] L'empereur va commencer par développer le tout dernier sujet : les livres L'avant-dernier point à traiter se situera au paragraphe suivant que nous n'étudierons pas : l'observation des hommes Le premier thème : l'étude de soi sera développé ensuite. L'éloge des livres prend plusieurs lignes. Hadrien distingue les historiens, les poètes, et les conteurs grâce à l'emploi du pronom possessif de la première personne du pluriel nos donnant une impression d'intimité avec eux. Il est intéressant de constater que les compteurs intéressent moins le narrateur dans leur frivolité que dans leur apport d'informations Les livres sont une source de connaissances. [...]

[...] Dans le premier chapitre, celui-ci explique qu'il est atteint d'une maladie mortelle et qu'il lui reste peu de temps à vivre. S'ensuivent quelques réflexions sur divers sujets. Dans le chapitre suivant, la lettre devient autobiographique. Hadrien énonce clairement le fait qu'il souhaite raconter sa vie. Comment l'auteur parvient-il dans cet extrait à donner l'impression que cette autobiographie fictive est pleinement réelle en lui attribuant les caractéristiques de l'autobiographie, c'est-à-dire le souci de la vérité ? En quoi cette recherche se couple-t-elle avec une réflexion philosophique ? [...]

[...] L'excès lié aux livres historiques est dû à l'ordre excessif, à la volonté de classifier, comme le montre l'adverbe trop répété à plusieurs reprises : trop complet trop exact trop clair Enfin, les conteurs sont dans l'excès de divertissement ; ils veulent simplement plaire, davantage qu'instruire. La comparaison avec les bouchers qui pendent à l'étal de petits morceaux de mouches de viande appréciée des mouches montre la volonté excessive d'attirer l'intérêt. Au final, chacun des livres exprime une certaine vérité mais la réalité n'est pas là, parce qu'elle n'y tient pas tout entière Cette volonté de complétude est alors impossible à retrouver dans les livres. Conclusion : Ainsi, ce texte est une réflexion d'Hadrien sur la meilleure façon de montrer la vérité. [...]