Méditations poétiques, Alphonse de Lamartine (1820), Le Désespoir, conversation avec Dieu, diptyque, présence divine, topos du romantisme, réécriture du texte sacré, renversement de seuil, parole performative, commentaire de texte
"Le Désespoir" est le VIIe poème des "Méditations poétiques" (1820). Il s'agit d'une réflexion à propos de Dieu et une conversation avec Dieu. Suite au poème "Le Vallon", où le poète affligé trouve un recueil et reconnaît la présence réconfortante de Dieu. C'est le diptyque avec "La Providence à l'homme" qui constitue la réponse de Dieu.
[...] Accord avec le titre du recueil : la méditation est une activité de l'esprit qui consiste en une réflexion à propos de la philosophie ou de la religion, ou bien une conversation avec Dieu. Originalité du poème : mise en doute de la bonté de Dieu (jansénisme et pessimisme). Dieu cruel et malveillant. Blasphème, irrévérence, rébellion. Réécriture de l'épisode biblique du Déluge. Séparation entre Dieu et l'Homme. Cosmogonie inversée : Le Dieu créateur est présenté comme un mauvais démiurge, qui défait et invalide la genèse. [LECTURE] 5 sizains. Schéma rimique tripartie classique : AABCCB. [...]
[...] L'homme est présenté comme inférieur à Dieu et indigne de son Créateur (tradition janséniste). Désaffection totale de Dieu vis-à-vis de l'homme, qui ne mérite ni « amour » ni « colère » (v.8). Absence de la main divine, de la providence. Désengagement de Dieu vis-à-vis du devenir de l'homme. Formule injonctive « Roule au gré du hasard » (v.10). Blasphème. La notion de hasard implique l'absence de raison apparente, de cause première et de providence divine. La notion de hasard est contraire à l'idée de Dieu, et met en relief son absence. [...]
[...] Le poète n'apparaît pas seulement comme un vecteur de la foi et du sacré, mais aussi comme un démystificateur, en lutte contre les illusions que l'homme se fait à propos de Dieu. Références hypertextuelles : Le Livre de Job – apparition du mal sur la terre. (La femme de Job apparaît comme une figure tentatrice et fait émerger la figure du mal). Revoir les références bibliques de Lamartine. Types de rhétorique : Judiciaire, épidictique, délibératif (type de discours). Mal physique, mal spirituel. Trop monocorde, effet d'échauffement de la voix. [...]
[...] La nature comme support au sentiment de l'homme en perte de foi. 3e mouvement. Le poète s'adresse directement au lecteur, voire même à l'humanité entière. Ordre de tenir Dieu tel qu'il est. Multiplication des adresses injonctives au lecteur, utilisation de l'impératif « Levez vos regards » (v.25), « Cherchez Dieu » (v.26). Césure épique à « œuvre » (apocope du « e » final) souligne la défaillance et l'incomplétude de l'œuvre de Dieu. Le poète suggère que l'œuvre de Dieu ne porte pas la trace de son créateur (contre la preuve physico-théologique de l'existence de Dieu). [...]
[...] Effet de suspension produit par la syntaxe de l'hexasyllabique. « Joie » (v.14) et « gémissement » (v.15), signes du plaisir quasi sadique, lié à l'hypothèse d'un Dieu sadien. Rapprochement de « joie » et de « proie » par la rime signe une équivalence entre le plaisir et le mal. « Serre » continue l'allégorie du vautour (ici associé à une créature légendaire). Oiseau carnassier. Ses proies sont déjà mortes. Ici, l'homme est sa proie. Le poète suggère donc que l'homme est un être déjà mort, marqué par le sceau de la fatalité. [...]
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