Médée, Pierre Corneille, Acte 5, Scène 6, Jason, détachement, déresponsabilisation, Corinthiens, Christa Wolf
Les seules didascalies « en haut » et « en l'air » soulignent la position dominante de Médée par rapport à Jason.
Les impératifs « lève » (v2), « reconnais » (v2), « va » (v8 et 13) et « ne combat point » (v17) dénotent un discours injonctif, ce qui signifie que Médée donne les ordres et qu'elle détient donc l'autorité.
[...] Médée accentue délibérément le contraste entre le sort de ses enfants et celui de Jason qui selon elle va tirer profit de l'infanticide. Le positionnement des prénoms Jason-Créuze et amant maîtresse (v13) à la moitié et à la fin du vers représente le nouveau couple et le bel équilibre amoureux entre Jason et sa maîtresse. Les nombreuses périphrases ton hymen nouveau ta maîtresse cet objet si cher (v14) et tes amours (v15) qui représentent Créuze attestent que Médée ne dénigre pas la maîtresse de Jason, car elle n'utilise aucune périphrase péjorative, elle s'en prend seulement et uniquement à Jason. [...]
[...] Médée - Pierre Corneille Acte Scène 6 Pierre Corneille est un dramaturge français né en 1606 et mort en 1684. Il appartient aux mouvements baroque et classique. Il se fait connaître grâce à ses tragédies telles que Le Cid ou Médée dont nous étudions un passage. Jouée pour la première fois en 1635, elle retrace la fin tragique de l'histoire d'amour entre Jason et Médée. L'extrait étudié est le dénouement de la pièce où l'héroïne éponyme annonce à Jason qu'elle a tué leurs enfants. [...]
[...] Le champ lexical de la rapidité prompt à la fin (v25) et soudain (v27) accentue le fait que Jason lui souhaite un malheur ou une punition rapide. II La justification de son crime : A. Détachement et déresponsabilisation : La protagoniste justifie le crime de ses enfants, dans un premier temps en s'en détachant le plus possible puis en se déresponsabilisant de son crime. En effet, à l'aide d'une périphrase péjorative ces petits ingrats et d'une périphrase avec réification ces gages de nos feux Médée parle de ses enfants avec détachement, elle les dévalorise pour mieux justifier son assassinat. [...]
[...] La dernière phrase du dialogue Que sert de t'emporter à tes vaines furies ? est en fait une question rhétorique dont la réponse ne peut qu'être à rien Médée ne s'effraie donc pas des remarques de Jason. Le chiasme Mon art faisait ta force, et tes exploits guerriers tiennent de mon secours auquel s'ajoute un jeu de pronoms possessifs à la 1re et 2e personne souligne que Jason doit tout à Médée, que sans elle il n'aurait aucune gloire. B. [...]
[...] Là encore, Médée se détache et minimise sa faute : l'infanticide. Les trois verbes posséder cajoler (v13) et conter (v13) suivent une injonction unique va ce qui nous informe que Médée encourage Jason à la fuir, à rejoindre Creuze. Elle cherche à se détacher de lui, à lui prouver qu'il ne compte plus. Les deux phrases négatives au futur Tu n'auras plus ici personne qui t'accuse et Ces gages de nos feux ne feront plus pour moi (v10) suggèrent que Médée prophétise. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture