Les deux dernières scènes de l'acte II montrent un passage du tragique vers la comédie et la pastorale. A Médée qui sollicite Créon sur un ton vindicatif, lui demandant les raisons qui motivent son exil, succèdent plusieurs scènes d'inspiration galante, centrée autour de Créuse. Corneille entrelace ainsi deux histoires, celle de Médée et celle de Jason et Créuse. Les scènes 4 et 5 de l'acte II présentent pour la première un dialogue entre Créuse et Jason, cette dernière demandant à Jason de lui procurer la robe de Médée, en échange de la demande qu'elle a adressée à son père pour sauver ses enfants. En effet, à l'acte I, scène 3, Créuse avait fait savoir à Jason qu'elle acceptait sa requête mais qu'elle aurait quelque chose à lui demander en échange. Cette scène entre les deux amants est ensuite interrompue par l'arrivée d'Egée, soupirant de Créuse,
à qui elle compte apprendre qu'elle lui préfère Jason. L'acte III quant à lui, reprend la veine tragique avec le personnage de Nérine, au fait des noirs desseins de Médée. Nous nous demanderons comment dans ces deux scènes la galanterie des personnages prépare le retournement tragique.
[...] Corneille entrelace ainsi deux histoires, celle de Médée et celle de Jason et Créuse. Les scènes 4 et 5 de l'acte II présentent pour la première un dialogue entre Créuse et Jason, cette dernière demandant à Jason de lui procurer la robe de Médée, en échange de la demande qu'elle a adressée à son père pour sauver ses enfants. En effet, à l'acte scène Créuse avait fait savoir à Jason qu'elle acceptait sa requête mais qu'elle aurait quelque chose à lui demander en échange. [...]
[...] Le seul obstacle à surmonter, selon lui, est de ne pas faire les frais de la colère de Médée, d'où sa réflexion sur la ruse qu'il doit employer pour obtenir la robe. Le personnage disparaît rapidement, ayant exaucé sans recul critique les désirs de sa promise. Le conquérant de la toison d'or, "la fleur de nos guerriers" s'apparente ici à un galant homme, qui fait tout pour favoriser le nouveau parti qu'il vient de rallier. C. Egée, barbon amoureux Quant à Egée, il se caractérise comme un barbon amoureux. L'expression de sa passion qui le conduit à qualifier Jason de "fugitif, traître, meurtrier, assassin et empoisonneur" le rend parfaitement ridicule. [...]
[...] Se prépare alors le retournement tragique qui sera effectif à l'acte qui verra le déploiement de la violence de Médée, face à des personnages toujours incapables de quitter leur rhétorique galante. [...]
[...] ] vous donne/ le sceptre que j'attends et que vous méritez". En face d'Egée, elle affirme la supériorité de l'amour , "mais vous connaissez l'amour et ses ardeurs", sentiment mû par des motifs insaisissables. L'amour est la loi suprême à laquelle obéit la jeune femme, qui défend une vision de la passion, qui toucherait les deux amants, "frapperait nos yeux ensemble et saisi[rait] nos âmes". Elle fait alors l'éloge du sentiment amoureux et de son inconstance en se référant à un argument d'autorité, puisqu'elle n'évoque pas moins que Vénus, Mars et Adonis. [...]
[...] L'aveuglement des personnages prépare le retournement tragique A. Aveuglement de Créuse par rapport à la robe de Médée Créuse décrit la robe de Médée comme un simple accessoire, et met l'accent sur sa matérialité : "les perles avec l'or . mille pierres de prix". Si elle fait effectivement le lien entre la robe et le soleil, "les clartés du soleil . mélange divin", elle la dissocie des pouvoirs de celle qui la porte et méconnaît sa transcendance du personnage. Anne Teulade note que "la princesse considère l'objet comme une pure surface, dont elle pourra se parer et se défaire à loisir. [...]
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