[...] Pour cette raison, selon Marie-Claire Bancquart, Maupassant serait la victime d'une légende qui le voit comme « un réaliste, mangé par la folie, jusqu'à la catastrophe de son internement ». Le lien avec le vécu de l'auteur devrait se faire au contraire avec beaucoup de prudence. À ce propos, Delaisement soutient que « Entre la folie et l'acte d'écrire sur la folie il n'y a pas de communion possible. Que Maupassant, lourd d'inquiétudes et de préoccupations familiales, ait trouvé un terrain d'exploration à sa mesure n'inclut en aucune façon des conclusions définitives sur sa pénétration personnelle de l'univers de la démence. ».
Il est même possible qu'à un certain moment « Maupassant ait craint d'exprimer une inquiétude dont il sentait de plus en plus la menace pour ses nerfs malades ».
« Qui sait ? » est un récit en première personne, où les nombreuses phrases interrogatives (rhétoriques) et exclamatives dénotent dès le début l'état d'âme perturbé du narrateur qui ressent le besoin d'écrire ce qui lui est arrivé pour se soulager. Ce récit expliquerait aussi la raison de son actuel séjour volontaire dans une maison de santé. Le narrateur est donc de type extradiégétique et autodiégétique. (...)
[...] Analyse d'un conte de Maupassant : Qui sait ? Guy de Maupassant (1850-1893) est un écrivain normand, ami et disciple de Flaubert. La guerre ruine sa famille et empêche à Maupassant de terminer ses études, l'obligeant à faire un travail ministériel qu'il n'aime pas, au moins jusqu'au moment où il arrive à vivre de sa plume, autour des 30 ans. Il écrit l'essentiel de son œuvre dans l'espace de dix ans. Il souffre de troubles nerveux et de santé à cause desquels il est interné dans une clinique jusqu'à la fin de ses jours. [...]
[...] À ce point, l'auteur marque lui-même une pause et nous indique la fin de la première partie du récit. Au début de la deuxième partie, le narrateur suit le conseil des médecins et part pour 6 mois de voyage : c'est une période pendant laquelle il paraît oublier ses soucis. Par rapport à ce voyage, il faut signaler que, selon Forestier, Maupassant aurait lui-même effectué ce trajet en septembre-octobre 1889 : c'est dans cette période qu' on le retrouve sur la côte ligure et à Florence, accomplissant un trajet qu'il prête, l'année suivante, au héros de son conte Qui sait ? [...]
[...] Que Maupassant, lourd d'inquiétudes et de préoccupations familiales, ait trouvé un terrain d'exploration à sa mesure n'inclut en aucune façon des conclusions définitives sur sa pénétration personnelle de l'univers de la démence. Il est même possible qu'à un certain moment Maupassant ait craint d'exprimer une inquiétude dont il sentait de plus en plus la menace pour ses nerfs malades Qui sait ? est un récit en première personne, où les nombreuses phrases interrogatives (rhétoriques) et exclamatives dénotent dès le début l'état d'âme perturbé du narrateur qui ressent le besoin d'écrire ce qui lui est arrivé pour se soulager. [...]
[...] Ses meubles qui s'échappent dans le jardin sont comparés à des animaux, selon leur taille et forme. Cela s'applique surtout à leur façon de bouger : les canapés, qui sont bas, se traînent comme des crocodiles, alors que le grand piano à queue est comparé à un cheval au galop. Le rythme narratif très rapide reproduit la course des meubles. Le narrateur, d'abord incrédule et effrayé, essaye soudain d'arrêter son précieux bureau mais c'est le meuble qui gagne la lutte et tous les autres objets passe sur le protagoniste comme une cavalerie. [...]
[...] Etudes de critique et d'histoire littéraire, 163, Minard, Paris p.3 Gérard Delaisement, La modernité de Maupassant rive droite, Paris 1995, p.190 Bancquart, p.5 Bancquart, p.48 Adeline R. Tintner, The Disappearing Furniture in Maupassant's "Qui Sait?" and The Spoils of Poynton in The Henry James Review Vol Number Fall 1984, p.3. Tintner, p.4. [...]
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