Lecture analytique d'un extrait de Madame Hermet de Guy de Maupassant.
[...] Le sursaut Cependant, le narrateur s'oppose constamment aux fous. Le mot Eux l'expression pour eux reviennent sans cesse, comme un refrain lancinant. Le passage est construit sur l'opposition de deux pronoms eux et je La fin du texte marque, en outre, le refus de l'attrait initial. Le narrateur éprouve un mouvement de recul face au vertige qui l'envahit. Les deux derniers paragraphes s'ouvrent par l'expression : à rien ne sert Ils tentent de retirer à la folie son attrait mystérieux : ce n'est que de l'eau pareille à celle qui coule au grand jour et les idées des fous ne sont que des idées déjà connues Un étrange renversement s'opère dans la logique du narrateur, il veut conjurer sa fascination en déniant toute originalité à la folie. [...]
[...] La folie occupe le rôle du voyage, du rêve ou de l'exotisme dans les écrits d'autres auteurs du XIX ème siècle comme Baudelaire ou Nerval. Ils représentent autant de fuites possibles hors du réel quotidien, mais ils sont aussi, bien souvent, décevants. Conclusion Ainsi l'auteur exprime t'il dans ce passage, les motivations de son attirance pour la folie. L'apparence contradictoire du raisonnement de Maupassant n'est que le symptôme d'un trouble face à cette manifestation étrangère qu'est la folie. On sait que Maupassant y succombera à la fin de sa vie : coïncidence ou prémonition ? [...]
[...] Il suffit d'un caprice de leur volonté illusionnante pour qu'ils soient princes, empereurs ou dieux, pour qu'ils possèdent toutes les richesses du monde, toutes les choses savoureuses de la vie, pour qu'ils jouissent de tous les plaisirs, pour qu'ils soient toujours forts, toujours beaux, toujours jeunes, toujours chéris ! Eux seuls peuvent être heureux sur la terre, car, pour eux, la Réalité n'existe plus. J'aime à me pencher sur leur esprit vagabond, comme on se penche sur un gouffre où bouillonne tout au fond un torrent inconnu, qui vient on ne sait d'où et va on ne sait où. [...]
[...] Le texte que nous allons étudier est extrait de la nouvelle Madame Hermet publiée en 1887. Dans cet extrait, le narrateur s'apprête à relater un cas particulier d'aliénation qu'il a observé au cours d'une visite dans un asile. Sa description n'a rien d'objectif, elle ne satisferait aucun psychiatre. Il s'agit simplement d'un point de vue qui nous éclaire indirectement sur la personnalité de l'écrivain. Il importe donc de démêler ce qui est dit sur la folie et ce qui motive le point de vue du narrateur. [...]
[...] Maupassant prend les idées établies à rebours. Habituellement, la folie est considérée comme un état de souffrance peu enviable, et un état mental inférieur. Elle devient pour lui presque désirable : Eux seuls peuvent être heureux sur la terre II/ Le vertige du narrateur La fascination Dès les premiers mots, le narrateur définit son point de vue : Les fous m'attirent Cette expression se trouve prolongée, un peu plus tard, par l'image du gouffre, qui symbolise pour lui l'esprit des fous. [...]
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