Une scène d'abord placée sous le signe de l'émotion: pleurs, embrassements, attendrissement; on est proche du drame bourgeois selon la conception de Diderot. Conception du théâtre selon laquelle le spectateur doit être ému par ce qu'il voit (...)
[...] Une scène de clôture, puisqu'elle annonce un retour d'ordre spatial (les naufragés quittent l'île pour retourner à Athènes), d'ordre philosophique (les personnages quittent l'utopie pour retourner dans le monde réel) et d'ordre social (les rapports anciens sont rétablis). Mais également une scène d'ouverture, puisqu'une évolution morale a permis que les rapports sociaux revêtent une autre signification et qu'ils ne soient plus garantis par l'usage de la force, mais par celui de la raison: une pièce qui se conclut donc par une sorte d'hymne à la raison (par laquelle peut s'exercer la vertu), et donc par un acte de foi dans la nature humaine et sa capacité à progresser. [...]
[...] Ici, tout autant que le spectateur réel, ce sont les anciens maîtres, devenus spectateurs de profit. - présence d'éléments légers qui assurent la continuité du climat de comédie de la pièce, grâce à la présence d'Arlequin d'abord: maladresses de langage fin finale"); suffisance du personnage qui s'approprie un lexique réservé aux nobles: "rois" "reines" admirables" "vertu", "presque aussi honnêtes que nous"; on peut même voir dans le pluriel "rois et reines" un pluriel de majesté: il concerne seulement les deux valets. [...]
[...] (conception hégélienne des rapports entre maîtres et esclaves). Le véritable maître n'est donc pas tant celui qui exerce le pouvoir que celui qui accorde le pouvoir à l'autre. - Attention particulière portée aux comportements des individus, quelle que soit la situation sociale: "nous aurions puni vos vengeances comme nous avons puni leurs duretés": la seule valeur est une valeur d'ordre moral, la "vertu" dont parle Arlequin. La situation sociale n'autorise aucun comportement abusif. Ici apparaît le sentiment de Marivaux lui-même, qui ne souhaite pas un renversement de société (ce que provoquera la révolution de 1789), mais seulement des rapports qui gagnent en humanité, c'est-à-dire en respect de l'autre, quel qu'il soit. [...]
[...] Selon la critique d'un journal de l'époque, le Mercure, "des esclaves se réjouissent de ce qu'on a brisé leurs chaînes". (note des éditions du livre de poche). Une fin qui reste dans la lignée de la comédie italienne et qui met un point final à la touche pathétique, tout en intégrant l'idée que le théâtre revêt un rôle éducatif jour de votre vie le plus profitable": l'adjectif s'applique aussi au spectateur). III) Une philosophie de la société - nécessité d'un chef d'orchestre pour que les rapports entre les individus restent humains. [...]
[...] Les maîtres doivent donc garder conscience qu'ils auraient pu naître esclaves: il ne faut pas confondre situation sociale et personnalité: l'une ne crée pas l'autre: la noblesse sociale ne crée pas la noblesse d'âme, ce que rappelle Trivelin lorsqu'il compare la dureté des maîtres antérieurement à la pièce à la capacité de pardonner des esclaves, à la fin de la pièce. De plus, les maîtres n'existent réellement que lorsque les esclaves reconnaissent leur existence en tant que maîtres, ce que font les deux esclaves par le baiser dont ils prennent l'initiative. [...]
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