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La scène 4 a vu E poussée dans ses derniers retranchements par C ; elle a dû avouer la vérité face à un portrait violent. T a atteint son but, et E confrontée à ses ridicules a bien compris la leçon. Dans la scène 5, on retrouve Arlequin qui va prendre la succession de C pour faire le portrait de son maître. Cependant celui-ci est bien différent, on n'y décèle aucune vengeance et sa bonne humeur demeure.
Comment sont traités les rapports maîtres/valets ?
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On retrouve dans cette scène le champ lexical de la bonne humeur et de l'ivresse : attrait du valet typique italien. A arrive en chantant (Caractère heureux, rôle d'amuseur).
Il répond positivement à Trivelin lorsque celui-ci lui demande : "êtes vous satisfait d'Iphicrate ?". Les seuls reproches concernent seulement son manque de bonne humeur.
A va se définir lui-même comme quelqu'un de plaisant et dénué de toute méchanceté "Je ne suis que mutin". Les comptes avec son maître sont déjà réglés. T joue un rôle d'intermédiaire et ne bride pas A comme C. Tout ce que veut A est de ne rien perdre de ses nouveaux avantages : liberté, indépendance et sécurité. Tous ses actes sont ceux du valet de comédie : il se moque de son maître (...)
[...] Il se sent désarmé. L'épreuve se déroule en 2 phases : il écoute. Il doit reconnaître ses ridicules. Veux-tu achever de me désespérer ? Décalé, extrêmement fort, ce qui traduit une angoisse sur son avenir. Il va terminer la scène poussé dans ses derniers retranchements. Il cède d'abord pour la moitié, puis la totalité par un mot très bref: soit On a donc un schéma de comique de situation : on rit des forts quand ils sont moqués par les faibles. [...]
[...] Il est fidèle à la tradition du valet français : bon vivant, aimant le vin, ainsi qu'agréable et souriant. Il essaie d'insuffler cette joie de vivre à son maître. En prenant les symboles du pouvoir (habit, parole, A garde quand même cet aspect de bonhomie qui faisait sa réputation, il ne va pas plus loin dans la rébellion et fait un portrait sympathique de son maître. Il répond à Trivelin sur le ton de la confidence : c'est un bon enfant. [...]
[...] Scène Acte 1 Parue en 1725, L'île des esclaves de Marivaux est une comédie insulaire du théâtre du 18ème siècle. Dans cette comédie étonnante, un naufrage conduit 2 couples de personnages sur une île ou la hiérarchie sociale est chamboulée : les anciens esclaves deviennent les maîtres alors que les maîtres découvrent la servitude. Cette pièce en un acte met au premier plan le rapport dominant/dominé afin de critiquer la société de l'époque qui privilégie la reconnaissance de la noblesse par le sang, et n'a aucune considération pour le peuple. [...]
[...] Changer d'habit correspond à changer d'état. Les maîtres sont privés de puissance puisque privés de parole. Dans le portrait fait, ce qui gêne Iphicrate n'est pas tant les propos mais plutôt la position de faiblesse qu'il occupe. Cette scène révèle tel un valet traditionnel de comédie sympathique et agréable dénué de la moindre méchanceté et de l'esprit de vengeance. Il n'y a pas de véritable révolte des esclaves. A se moque de son maître, ce qui correspond pour lui, à faire usage de sa liberté. [...]
[...] Cependant malgré ce portrait sympathique, Iphicrate refuse de se reconnaitre et n'en accepte pas les traits. II) Un portrait refusé par Iphicrate I a beaucoup de difficulté à accepter le portrait. (qui signifie pouvoir par la force) est dépossédé de son pouvoir : statue, habit, épée, gourdin. Il est surtout privé de la parole. Il reste quasiment muet durant toute la pièce. Il devient un simple exécutant des ordres de ce qui pour lui est terrible. Il est mal à l'aise et parle donc avec une certaine déférence (respect), en aparté, n'ose plus parler fort Il demeure sans voix face au portrait que A fait de lui, il reste désarçonné, interloqué. [...]
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