Ici, c'est la forme juridique du mariage qui est visée : le refrain ne laisse aucun doute à cet égard, il reprend la formule stéréotypé « J'ai l'honneur de » qui sert à introduire un document écrit de caractère officiel (...)
[...] Le scepticisme souriant Brassens partage avec Villon ou Ronsard une certaine inquiétude face à la fuite du temps, et à la précarité des sentiments humains. Il faut jouir de l'instant, refuser la routine qui nous guette. Mais cela ne dépasse pas le stade d'un vague malaise : l'ironie, le clin d'œil prennent rapidement le dessus dans l'inspiration de Brassens. Le registre littéraire de la chanson n'est pas angoissé, mais plutôt nostalgique, dans la tradition épicurienne de ses devanciers. C'est en souriant, avec humour, et impertinence pour ses références mythologiques qu'il nous met en garde contre le mariage . [...]
[...] Cette habitude tient à une certaine préciosité qui le pousse à utiliser les aspects archaïsants de la langue. Mais elle traduit aussi une tendance importante de son inspiration. De là, l'importance des références à la mythologie, et à une culture traditionnelle, parfois oubliée. La fuite du temps Brassens emprunte aussi à ses modèles un élément essentiel de sa thématique : l'inquiétude face au temps qui passe : Vénus se fait vieille souvent Le temps détruit les sentiments, émousse les passions les plus vives. La seule attitude possible est alors de refuser un avenir tracé d'avance. [...]
[...] Conclusion Non conformisme et respect de la tradition s'allient sans difficultés dans l'inspiration de Georges Brassens. S'il récuse l'insignifiance et les contraintes de la vie quotidienne, c'est en se plaçant dans la lignée d'autres poètes illustres anticonformistes du passé, à commencer par François Villon. Son inquiétude devant le passage du temps, notamment dans le domaine des sentiments amoureux, son désir de vivre un éternel présent, de profiter de l'instant présent, sa hantise de la sclérose, son refus des habitudes au profit d'une surprise toujours renouvelée, l'apparentent à la grande tradition des écrivains épicuriens, à la manière de Ronsard. [...]
[...] Georges Brassens La non-demande en mariage Introduction Georges Brassens , né le 22 octobre à Sète (alors Cette ) (France ) et mort le 29 octobre 1981 à Saint-Gély-du-Fesc (16 km au nord de Montpellier est un auteur-compositeur-interprète. Tout au long de sa carrière, Brassens aura repris, mis en chansons, interprété des poèmes (Paul Verlaine , Louis Aragon , Antoine Pol , Paul Fort , Victor Hugo, François Villon Richepin, etc.) G. Brassens s'est fait connaître du grand public par son refus proclamé de se conformer aux attitudes stéréotypées, et son désir de suivre son chemin de petit bonhomme Il en donne ici une illustration dans son humoristique contestation de l'une des institutions les mieux établies : le mariage. [...]
[...] C'est le conformisme banal de la vie petite-bourgeoise qui est dénoncé. Le non-conformisme poétique La critique des stéréotypes des comportements passe par celle des clichés du vocabulaire, des expressions toutes faites de la langue quotidienne. La chanson multiplie les allusions à ces clichés, pour les détourner de leur empli habituel. Deux exemples, entre autres, peuvent suffire à illustrer ce procédé : Mettre sous la gorge de Cupidon sa propre flèche Deux expressions courantes sont ici entremêlées, mettre le couteau sous la gorge à quelqu'un et la flèche du petit dieu Amour, qui, cette fois, se retourne contre lui : double détournement d'expressions figées. [...]
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