Dans cette quinzième scène de l'acte III, qui en comporte vingt, on assiste au jugement de Figaro qui a contracté une dette qu'il ne peut rembourser à Marceline, et qui avait promis de l'épouser s'il ne pouvait honorer sa créance. Le Comte, qui veut l'empêcher d'épouser Suzanne, a provoqué ce procès, et il est assisté par Bartholo qui veut se venger (Dans Le Barbier de Séville, en servant les desseins du Comte Almaviva, Figaro a provoqué son mariage avec Rosine, contre l'avis de son tuteur Bartholo) et Marceline, rivale de Suzanne (...)
[...] Signé : Figaro tout court. Mes conclusions sont au paiement du billet et à l'exécution de la promesse, avec dépens(4). (Il plaide.) Messieurs . jamais cause plus intéressante ne fut soumise au jugement de la Cour ; et, depuis Alexandre le Grand, qui promit mariage à la belle Thalestris . Le Comte, interrompant. - Avant d'aller plus loin, avocat, convient-on de la validité du titre? Brid'oison, à Figaro. - Qu'oppo . osez-vous à cette lecture? Figaro. - Qu'il y Messieurs, malice, erreur ou distraction dans la manière dont on a lu la pièce ; car il n'est pas dit dans l'écrit : laquelle somme je lui rendrai, ET je l'épouserai ; mais : laquelle somme je lui rendrai, OU je l'épouserai ; ce qui est bien différent. [...]
[...] Le Mariage de Figaro appartient à une trilogie, avec Le Barbier de Séville et La mère coupable. Cette pièce a été jouée pour la première fois en 1784 et a toujours connu un grand succès. Comédie extrêmement complexe en 5 actes et plus de 90 scènes, l'auteur semble avoir voulu utiliser toutes les ressources du théâtre de son époque, ce qui la rapproche du drame. Dans cette quinzième scène de l'acte III, qui en comporte vingt, on assiste au jugement de Figaro qui a contracté une dette qu'il ne peut rembourser à Marceline, et qui avait promis de l'épouser s'il ne pouvait honorer sa créance. [...]
[...] Le client un peu instruit sait toujours mieux sa cause que certains avocats qui, suant à froid, criant à tue-tête et connaissant tout, hors le fait, s'embarrassent aussi peu de ruiner le plaideur que d'ennuyer l'auditoire, et d'endormir Messieurs : plus boursoufflés après que s'ils eussent composé l'Oratio pro Murena(1) ; moi, je dirai le fait en peu de mots. Messieurs . Double-Main. - En voilà beaucoup d'inutiles, car vous n'êtes pas demandeur, et n'avez que la défense(2). Avancez, docteur et lisez la promesse. Figaro. - Oui, promesse! Bartholo, mettant ses lunettes. - Elle est précise. Brid'oison. - I-il faut la voir. Double-Main. - Silence, donc, Messieurs! [...]
[...] Bartholo, regardant le papier, vite. - Sans virgule, Messieurs. Figaro, vite. - Elle y était, Messieurs. D'ailleurs, l'homme qui épouse est- il tenu de rembourser? Bartholo, vite. - Oui ; nous nous marions séparés de biens(6). Figaro, vite. - Et nous de corps, dés que le mariage n'est pas quittance.(7) (Les juges se lèvent et opinent tout bas) Bartholo. - Plaisant acquittement!(8) 1 l'un des plus célèbres discours de Cicéron la défense ne doit parler qu'après l'accusation entourées d'un cordon circulaire gravé. [...]
[...] Enfin il caricature l'embonpoint des avocats, avec l'adjectif boursoufflés La mise en cause des médecins et de la censure : En effet le mot de Figaro fait penser à l'auteur : ou vous n'écrirez rien qui plaise, ou les sots vous dénigreront avec toujours un double sens. Quand Figaro ajoute que sots ou méchants sont le substantif qui gouvernent ils indiquent que ce sont eux qui empêchent la libre pensée, en même temps qu'il précise sa syntaxe. La satire des médecins, et donc de Bartholo, rappellent Molière. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture