Le Mariage de Figaro, écrit en 1784 par Beaumarchais, soit quatre ans seulement après la Révolution française, fut censuré et longtemps considéré comme une oeuvre d'autant plus subversive qu'elle savait charmer le spectateur. La scène d'exposition prend ainsi la forme d'un dialogue entre Figaro et Suzanne (...)
[...] En effet, la première réplique de la pièce donne les dimensions de la pièce dans laquelle se trouve Figaro et Suzanne Dix-neuf pieds sur vingt-six Cette remarque ne joue pas un grand rôle dans l'intrigue, puisque Suzanne ne la relève pas, toute absorbée par son petit chapeau mais elle permet de camper l'espace de jeu de manière on ne peut plus concrète. On apprend de plus la situation de la pièce dans un espace plus vaste, dans lequel se déroulera la suite de la comédie, le château du comte Almaviva. La chambre que doivent partager Figaro et Suzanne tient le milieu des deux appartements du comte et de la comtesse. [...]
[...] A Apprendre à regarder Tout d'abord, le public apprend au théâtre à regarder le monde. Les mises en scènes surprennent étonnent et remettent en cause les évidences. On a l'habitude de voir jouer Shakespeare en costumes du XVI° siècle. Si un metteur en scène choisit de montrer Richard III en costumes contemporains, alors il suggère que le pouvoir aujourd'hui est régi par la même violence. Il invite le public à considérer différemment et le théâtre shakespearien et la politique contemporaine. [...]
[...] Suzanne et la comtesse délaissée pourraient biens servir Figaro, tandis que l'on imagine que Basile sera dans le camp du comte. En 1784, l'issue d'un tel conflit était nécessairement favorable au puissant, mais la présentation de Figaro comme un personnage principal laisse penser que Beaumarchais pourrait aller à l'encontre de la hiérarchie sociale de son temps. Conclusion partielle et transition La scène remplit son rôle de scène d'exposition en donnant aux lecteurs et aux spectateurs des indications sur le cadre spatio-temporel, les personnages et l'intrigue. [...]
[...] Plus profondément au théâtre tout fait sens ; le spectateur avide, devient attentif à un regard, à un geste, à un frémissement. Ce faisant, il apprend à regarder, à s'intéresser à l'autre. Ainsi, en s'enfermant dans une salle de spectacle, on s'ouvre au monde extérieur, que l'on découvre d'un œil neuf. B Apprendre à se connaître Mais on apprend aussi à se connaître soi-même. Dès l'Antiquité, les auteurs de comédie voulaient corriger les hommes ne les amusant. Molière avait su entendre ce précepte. [...]
[...] B Les personnages principaux La scène donne également des informations sur les peronnages principaux et même sur un personnage secondaire. Elle présente d'abord les deux personnages présents sur scène. Si le spectateur connaît d'emblé leur rang social grâce aux costumes, il ignore d'abord leurs noms qu'il apprend toutefois très rapidement Tiens Figaro [ ] ; Je regarde, ma petite Suzanne [ ] Le lecteur, qui ne peut se fier aux costumes, est également informé que Figaro et Suzanne sont des valets par l'évocation de la soi-disant bienveillance de leur maître si ce beau lit que Monseigneur nous donne aura bonne grâce ici L'autre couple qui va jouer un grand rôle dans la pièce est précisément celui du comte Almaviva et de sa femme. [...]
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