Dans cette scène, Suzanne doit endormir les soupçons du Comte pour assurer son mariage et permettre au stratagème conçu par sa maîtresse de fonctionner : celle-ci se rendra à sa place « à la brune » au rendez-vous galant que le Comte lui a donné. Si Figaro, pour convaincre le Comte, a dû user de sa verve prolixe (scène 5), Suzanne obtiendra davantage en quelques mots bien sentis (...)
[...] Il ne tardera pas à vous être utile. SUZANNE. Est-ce que les femmes de mon état ont des vapeurs, donc ? C'est un mal de 10 condition qu'on ne prend que dans les boudoirs LE COMTE. Une fiancée bien éprise, et qui perd son futur . SUZANNE. En payant Marceline avec la dot que vous m'avez promise . LE COMTE. Que je vous ai promise, moi ? SUZANNE, baissant les yeux. Monseigneur, j'avais cru l'entendre LE COMTE. Oui, si vous consentiez à m'entendre vous-même. [...]
[...] (ligne par le conditionnel et la tonalité interrogative, montre son besoin d'être convaincu par Suzanne, majorant sa faiblesse. Dès lors, le piège tendu par Suzanne ne peut que fonctionner. Une critique de la noblesse L'auteur critique avant tout la noblesse. D'abord par l'allusion ma maîtresse a ses vapeurs (ligne où les troubles attribués à des vapeurs montant au cerveau, sans fondement organique, étaient un mal de la noblesse comme le précise Suzanne : Est-ce que les femmes de mon état ont des vapeurs, donc ? [...]
[...] [ ] Beaumarchais, Le Mariage de Figaro, Acte III, scène 9 (extrait). A ses vapeurs : se trouve mal, est sur le point de s'évanouir. Les vapeurs sont des troubles attribués à des vapeurs montant au cerveau. Un mal de condition : un mal réservé aux femmes de condition, c'est-à-dire de haute naissance, de la haute société. Boudoirs : petits salons élégants des dames. L'entendre : avec le double sens de comprendre et ouïr. Phrase interrompue qu'on pourrait poursuivre ainsi : qu'un Bazile soit au courant et puisse nous trahir ÉTUDE ANALYTIQUE Introduction Pierre-Augustin Caron (1739-1799) est un écrivain et dramaturge français, figure emblématique du siècle des Lumières. [...]
[...] Très humbles, les paroles de la camériste semblent laisser le choix de l'initiative au Comte. - des détournements La technique de Suzanne consiste à faire entendre au Comte ce qu'il désire, avec un minimum de paroles. Le but est de le faire parler afin qu'il prenne l'initiative du rendez-vous. De plus, elle ne répond pratiquement que par des interrogations toujours vagues qui ne l'impliquent pas entièrement : .Et n'est-ce pas mon devoir d'écouter Son Excellence ? (ligne 16). C'est un argument social qui vise à flatter le Comte . [...]
[...] (ligne 9). Mais surtout quand il montre que le Comte est très influençable, puisqu'il suffit que la camériste apparaisse pour qu'il change d'avis sur le mariage. Conclusion L'intérêt de cet extrait est double. Au plan dramatique, l'intrigue et l'action avancent, laissant augurer le conflit à venir. Au plan de la critique de la noblesse, il annonce davantage la contestation révolutionnaire. [...]
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