Le procès bouffon opposant Figaro à Marceline s'est achevé par un arrêt du Comte : Figaro doit payer les « deux mille piastres » qu'il doit à Marceline ou l'épouser « dans le jour ». Le mariage de Figaro et de Suzanne semble alors bien compromis. La scène 16, scène de reconnaissance, permet à Figaro de retrouver ses parents, et à Marceline, sa mère et intendante du château, d'effectuer un émouvant plaidoyer en faveur des femmes (...)
[...] mais qu'il est dur de les expier après trente ans d'une vie modeste ! J'étais née, moi, pour être sage, et je le suis devenue sitôt qu'on m'a appris d'user de ma raison. Mais dans l'âge des illusions, de l'inexpérience et des besoins, où les séducteurs nous assiègent pendant que la misère 55 nous poignarde, que peut opposer une enfant à tant d'ennemis rassemblés ? Tel nous juge ici sévèrement, qui, peut-être, en sa vie a perdu dix infortunées ! [...]
[...] Dès la première représentation, le roi, mécontent, fait emprisonner Beaumarchais à Saint-Lazare, mais doit le faire libérer sous la pression de l'opinion publique. C'est une œuvre où s'affrontent Figaro, valet de comédie porte-parole de l'auteur et du tiers état, et un aristocrate libertin, le comte Almaviva, grand corrégidor d'Andalousie (premier magistrat de la ville). Elle amorce la Révolution française, par l'audace de sa critique des privilèges et de la corruption de la justice, des idées neuves qui maintenant fondent notre démocratie. [...]
[...] Mais puisque le ciel a sauvé ma vertu de ces dangers, mon père, agréez mes 90 excuses ; et vous, ma mère, embrassez-moi le plus maternellement que vous pourrez. (Marceline lui saute au cou.) Beaumarchais, Le Mariage de Figaro, Acte III, scène 16. Que ce soit clair une fois pour toutes. L'aveu : le consentement. Hiéroglyphe : signe secret ici (caractère de l'écriture égyptienne). Spatule : instrument de chirurgie (Bartholo est médecin). La parure des femmes : les ouvrages de couture ou de broderie auraient dû être réservés aux femmes dans le besoin. Ne dépendra plus que d'elle-même : car elle sera majeure. [...]
[...] BARTHOLO. Ni moi non plus MARCELINE. Ni vous ! Et votre fils ? Vous m'aviez juré BARTHOLO. J'étais fou. Si pareils souvenirs engageaient, on serait tenu d'épouser tout le monde. BRID'OISON. E-et si l'on y regardait de si près, per-ersonne n'épouserait personne. BARTHOLO. Des fautes si connues ! une jeunesse déplorable MARCELINE, s'échauffant par degrés. Oui, déplorable, et plus qu'on ne croit ! [...]
[...] T E X T E Acte III Scène 16. LE COMTE allant de côté et d'autres ; MARCELINE, BARTHOLO, FIGARO, BRID'OISON. MARCELINE s'assied. Ah ! je respire ! FIGARO. Et moi, j'étouffe. LE COMTE, à part. Au moins je suis vengé, cela soulage. FIGARO, à part. Et ce Bazile qui devait s'opposer au mariage de Marceline, voyez 5 comme il revient ! - (Au Comte qui sort.) Monseigneur, vous nous quittez ? LE COMTE. [...]
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