Le Mariage de Figaro, comédie en cinq actes de Beaumarchais, fut représentée pour la première fois le 27 avril 1784 à la Comédie française après plusieurs années de censure. Cette pièce forme avec deux autres pièces du même auteur une trilogie dans laquelle on retrouve globalement les mêmes personnages, à des époques différentes. Le Mariage de Figaro met en scène un couple de valets, Figaro et Suzanne, qui s'emploie à l'aide de la Comtesse à déjouer les manoeuvres du Comte Almaviva. L'acte II s'ouvre sur le récit d'un épisode que le spectateur a déjà eu l'occasion de voir : il s'agit d'une répétition d'une scène jouée, à l'acte I, scène 7. Cette scène de répétition est surtout l'occasion de dévoiler à demi-mot les sentiments complexes de la comtesse (...)
[...] ainsi que les exclamations et surtout de quitter Madame ! quelle enfance ! le montrent. Ce dialogue rapide et vif évite l'ennui du spectateur. Suzanne actrice plus que récitante En outre, le personnage de Suzanne ne se contente pas de raconter les évènements, elle semble surtout les rejouer, créant par là un effet comique qui accentue la vivacité de la scène. Cet effet est rendu par : - L'alternance dans les répliques de Suzanne entre le récit à l'imparfait il voulait m'acheter il venait me prier et au passé composé c'est ce que je lui ai dit puis il a vu votre ruban de nuit (cette réplique montre ici un rapport d'une grande fidélité) et le discours rapporté le plus souvent au style direct Ah !Suzon, qu'elle est noble et belle ! [...]
[...] III- Le dévoilement des sentiments de la Comtesse Une montée de tension Cette scène a alors moins pour but de donner au spectateur des informations qu'il connait déjà que de révéler l'ambigüité des sentiments de la comtesse. - Le simple fait de demander de répéter la scène déjà connue du lecteur mais également je n'ai rien caché à Madame alerte le lecteur. - Le cadre est également symbolique : une chambre à coucher superbe et surtout un grand lit en alcôve sont les symboles de la relation amoureuse, ici problématique ; contrairement à l'acte scène on a le lit mais sans le couple. [...]
[...] - Le cadre en lui-même est propice à la confidence : il s'agit d'une chambre à coucher, le lieu est clos ferme la porte Il n'y a pas de retenue de la part de la Comtesse, la didascalie initiale le montre se jette dans une bergère Le terme d' aveu est d'ailleurs mentionné. D'un côté comme de l'autre, il y a un respect mutuel qui va au-delà d'une simple relation de classe. On pourrait presque parler ici de relation amicale. Ce respect se double d'ailleurs d'une totale confiance. Le vocabulaire de l'absolu tout dans le plus grand détail je n'ai rien caché en témoigne. [...]
[...] On le voit notamment par les interrogatives : il voulait te séduire ? Et le petit page était présent ? Est-ce que je l'aurais refusé, Suzon ? o Cette rapidité est accentuée par le fait que la Comtesse semble couper la parole à Suzanne dans l'échange : il s'est jeté dessus Mon ruban ? Les points de suspension mettent en valeur le fait que la phrase de Suzanne demeure inachevée. - L'expressivité du texte est importante. les interjections eh ! [...]
[...] Ouverture sur l'action Enfin, si cette scène constitue une pause dans l'action, elle a tout de même un rôle dramaturgique, notamment dans l'intrigue principale : - La Comtesse prend explicitement parti pour le couple de valets mais je n'entends pas que cet honnête aveu te nuise, et tu épouseras Figaro Ici, elle rejoint l'un des deux clans. - La scène s'ouvre alors sur l'action : est annoncé un plan lui seul peut nous y aider : viendra-t-il ? suivi de l'arrivée de Figaro : On frappe, Suzon ? Ah, c'est mon Figaro - L'action est même annoncée dans les éléments du décor : l'ouverture sur l'extérieur Une porte dans le fond va chez les femmes. [...]
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