La pièce fut représentée à la Comédie-Française le 27 avril 1784, après trois années de censure par Louis XVI, qui la trouvait "détestable" et lui reprochait de contester les abus de l'Ancien Régime, et notamment les privilèges des aristocrates. Dès la première représentation, le roi, mécontent, fait emprisonner Beaumarchais à Saint-Lazare, mais doit le faire libérer sous la pression de l'opinion publique.
C'est une oeuvre où s'affrontent Figaro, valet de comédie porte-parole de l'auteur et du tiers état, et un aristocrate libertin, le comte Almaviva, grand corrégidor d'Andalousie (premier magistrat de la ville). Elle amorce la Révolution française, par l'audace de sa critique des privilèges et de la corruption de la justice, des idées neuves qui maintenant fondent notre démocratie (...)
[...] que ces noms sont doux ! qu'ils sont intéressants 45 SUZANNE. Il devient fou ! CHÉRUBIN. Fanchette est douce ; elle m'écoute au moins : tu ne l'es pas, toi ! SUZANNE. C'est bien dommage ; écoutez donc monsieur ! (Elle veut arracher le ruban.) CHÉRUBIN tourne en fuyant. Ah ! ouiche On ne l'aura, vois-tu, qu'avec ma vie Mais si tu n'es pas contente du prix, j'y joindrai mille baisers. (Il lui donne chasse à son tour.) SUZANNE tourne en fuyant. [...]
[...] CHÉRUBIN, vivement. Son ruban de nuit ! donne-le moi, mon cœur. SUZANNE, le retirant. Eh ! que non pas ! - Son cœur ! Comme il est familier donc ! Si ce n'était pas un morveux sans conséquence . (Chérubin arrache le ruban.) Ah ! le 25 ruban ! CHÉRUBIN tourne autour du grand fauteuil. Tu diras qu'il est égaré, gâté qu'il est perdu. [...]
[...] T E X T E Acte premier Scène 7. SUZANNE, CHÉRUBIN. CHÉRUBIN, accourant. Ah ! Suzon, depuis deux heures j'épie le moment de te trouver seule. Hélas ! tu te maries, et moi je vais partir. SUZANNE. Comment mon mariage éloigne-t-il du château le premier page de Monseigneur ? 5 CHÉRUBIN, piteusement. Suzanne, il me renvoie. SUZANNE le contrefait. Chérubin, quelque sottise CHÉRUBIN. [...]
[...] (ligne 58) a une connotation tragique et renforce l'imminence de la gravité de la scène. Ainsi, la construction de la scène désigne la situation de Chérubin comme celle d'un personnage menacé. Pourtant, malgré l'ombre menaçante du Comte, la scène est paradoxalement d'une irrésistible gaieté. II- La gaieté du jeu scénique Marquée par la vivacité et l'humour, cette scène rayonne par son rythme et l'originalité du jeu scénique. L'opposition feinte de deux personnages - L'indignation feinte de la camériste Les répliques mettent en avant un jeu de scène où les deux jeunes gens séduisent et s'affrontent. [...]
[...] Ouiche : déformation populaire de oui acquiescement qui équivaut ici à non par antiphrase. ÉTUDE ANALYTIQUE Introduction Pierre-Augustin Caron (1739-1799) est un écrivain et dramaturge français, figure emblématique du siècle des Lumières. En 1756, il profite d'un riche mariage pour prendre le nom d'une terre appartenant à sa première épouse : Beaumarchais. Sa vie fut pleine d'aventures et de rebondissements, marquée par des goûts professionnels éclectiques : horloger du Roi, professeur de harpe des filles de Louis XV, inventeur, espion, marchand d'armes, spéculateur . [...]
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