Marguerite Duras, Moderato Cantabile, domicile des Desbaresdes, scène du repas, convenances sociales
Scène de dîner au domicile des Desbaresdes > bourgeoisie de Province > conventions sociales.
- dîner mondain : « canard à l'orange », « vin » (aucun autre aliment ou boisson ne sont mentionnés)
└> « canard à l'orange » connote le luxe et le raffinement
└> « vin » est associé à l'ivresse (boisson que Anne et Chauvin partage).
- Action se situe le soir > présentée avec une tonalité quasi-tragique (l. 7).
- Anne est arrivé en retard à ce dîner car elle était avec « Chauvin » ─> seul personnage mentionné.
- Les convives sont désignés par des formulations imprécises (l. 21 - 31 - 34 - etc..).
[...] L'une d'elles défaille à sa vue. - Paroles rapportées > abruptement, sans verbe introducteur de parole 21) absence d'incise. Désolidarisation du narrateur avec son récit > (Roland Barthes, Le Degré zéro de l'écriture) écriture blanche style de Marguerite DURAS Transition : - Peu de ressemblances avec les pages de description réalistes - Lecteurs sont davantage mobilisés dans la construction d'un sens - Dîner permet de véhiculer les émotions du personnage principal > relève être un supplice psychologique La scène du repas : un moment de décalage entre Anne et ses invités A - Le malaise d'Anne - Anne est dans une situation d'obligation sociale > participe à ce repas contre son gré malaise = impossibilité de manger - 31) + consommation excessive de vin 30) - Table = cercle mondain qui l'enserre et la fait prisonnière seul son esprit peut s'évader, rejoindre le port et la plage (moments passés avec Chauvin) Allers-retours incessants : - entre la table et la grêve - entre le concret du repas et les sentiments - entre l'enfermement et la passion qui évade Ligne 4 et 5 > action au dîner. [...]
[...] Marguerite DURAS, Moderato Cantabile 1958 # INTRO # PLAN DÉTAILLÉ L'originalité narrative et le lien narrateur/personnage A - Présentation du contexte et désignation des personnages - Scène de dîner au domicile des Desbaresdes > bourgeoisie de Province > conventions sociales - dîner mondain : canard à l'orange vin (aucun autre aliment ou boisson ne sont mentionnés) canard à l'orange connote le luxe et le raffinement vin est associé à l'ivresse (boisson que Anne et Chauvin partage) - Action se situe le soir > présentée avec une tonalité quasi- tragique (l. [...]
[...] 21- 22) rythme ternaire de la syntaxe > cadence au texte - Phrases sont courtes (aussi) = succession d'un sujet pronominal + verbe - Aucune articulation entre les phrases = parataxes (absence de liaison) > impression d'un récit objectif, sans aucune interprétation ou jugement explicite : faits sont représentés dans l'ordre de leur enchaînement, sans lien de causalité - Syntaxe témoigne d'une recherche et d'un travail sur la langue > ruptures (anacoluthes) au seins des phrases : (l. 11-12) Sa bouche desséchée [ ] qu'à peine, le vin ; (l. [...]
[...] 20) : Le plat reste [ mais celui du scandale - Travail de recherche syntaxique > conforte le constat : Anne s'est trahie, n'a pas pu dissimuler son troube, on sait on la condamne. - Impossibilité de jouer le jeu social > le sourire forcé se transforme en grimace : Et elle s'essaye encore à sourire, mais ne réussit encore que la grimace désespérée et licencieuse de l'aveu (l. 29- 30) > franchissement de la barrière interdit - Force du désir et de la passion > empêche de jouer son rôle habituel - Magnétisme entre Anne et l'homme = image du parfum de la fleur de magnolia > défie les lieux et la séparation physique - La fleur de magnolia = symbole de désir, de désir sexuel > repas = moment de lutte contre ce désir parce qu'il va falloir y renoncer Fleur se fane = annonce prémonitoire du renoncement à la passion - autre faim qui ne peut apaiser (l. [...]
[...] «D'autres femmes [ mais d'épouses Les termes en position détachée le vin mais d'épouses > rupture dans la construction d'autre faim que le vin ne peut qu'à peine apaiser Ces choix d'écriture sont poétiques dans la mesure où ils témoignent d'un travail évident sur le langage et créent une unité de ton B - Les répétitions - Unité de ton par les répétitions > lient entre eux les moments du passage et confèrent à l'écriture un ton particulier - Répétitions lexicales dont la distribution dans le texte est le signe d'une recherche Exemple du froid : Il n'est pas impossible que cet homme ait froid (l. Son corps éreinté a froid, que rien ne réchauffe (l. 36) Exemple de la bouche : Sa bouche est restée entrouverte sur le nom prononcé (l. 14-15) Sa bouche a encore prononcé un nom (l. [...]
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