Manon Lescaut, Abbé Prévost, amour, fatalité, destin, passion, tragédie
L'extrait étudié se situe au début du roman : Des Grieux, revenu d'Amérique, raconte ses malheurs à Renoncour. Il commence son récit par un évènement fondamental : sa rencontre avec Manon Lescaut.
Pourquoi peut-on dire que cette rencontre entre Des Grieux et Manon Lescaut est placée sous le signe de la fatalité ?
[...] Le possessif n'indique-t-il pas que le personnage cherche avant tout sa propre satisfaction ? La relation de cause à conséquence montre que DES GRIEUX met sur le compte de l'amour et sa réaction et ce qui va suivre. L.17-18 : Il fait donc (à demi-mots une déclaration que la jeune femme comprend très bien. On remarque que cette déclaration est mentionnée et non pas rapportée comme si le narrateur (par pudeur ne souhaitait pas la faire entendre à Renoncour et au lecteur. [...]
[...] » L.5-7 : Les deux premières phrases vont mettre en scène l'apparition de Manon, par un effet de contraste. Dans un premier temps, une phrase impersonnelle « Il en sortit » donne à voir un groupe indéterminé (voir l'adjectif indéfini et le pluriel) de femmes : cette vision est rapide et fugitive comme nous l'indique la proposition subordonnée relative. Le mais adversatif qui ouvre la deuxième phrase impersonnelle met immédiatement Manon en valeur : elle est seule dans la cour (signe de son audace), cette posture étant soulignée par les verbes au passé simple « resta », « s'arrêta », ce qui permet à DES GRIEUX de la contempler. [...]
[...] Ainsi le lecteur sait que Manon n'est pas une ingénue mais qu'elle va provoquer la perte de Des Grieux. L.20-22 : Des Grieux emploie donc toute son énergie et son talent à convaincre Manon de ne pas suivre cette voie : on remarque l'utilisation d'un verbe à connotation guerrière « Je combattis », le jugement porté sur le projet des parents « la cruelle intention » et l'utilisation de talents oratoires qui font déjà la particularité de Des Grieux, qui est un jeune homme brillant : « par toutes les raisons que mon amour naissant et mon éloquence scolastique purent me suggérer ». [...]
[...] L.14-15 : La réponse de Manon est surprenante à la fois par sa simplicité et par le projet que ses parents ont pour elle : être religieuse. Elle semble faire preuve de candeur (adverbe « ingénument ») et apparaît comme une jeune fille sage destinée à une vie de vertu. On notera la rapidité et la simplicité de cet échange rapporté au discours indirect par Des Grieux, ce qui montre la facilité avec laquelle les deux jeunes gens nouent connaissance. L.15-17 : Ce projet navre Des Grieux qui considère qu'il est un obstacle à ses désirs. [...]
[...] La phrase suivante indique que Des Grieux lui non plus n'a pas le choix face à Manon : il ne peut que la sauver. La fatalité est en marche, qu'il s'agisse de l'effet de la physionomie de la belle (joue-t-elle un rôle ? veut-elle le séduire ou est-elle complètement sincère dont il énumère « La douceur de ses regards, un air charmant de tristesse en prononçant ces paroles », ou bien alors de sa mauvaise étoile, « l'ascendant de ma destinée qui m'entraînait à ma perte » (et on relèvera ici encore le vocabulaire tragique). [...]
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