Manon Lescaut, Abbé Prévost, scène de rencontre, auspice funeste, fatalité, malheur, esprit critique, questionnement métaphysique, héros tourmentés, passion, raison, coup de foudre, jugement moral
Au 18e siècle, l'église se détache du pouvoir politique, les individus deviennent donc plus libres et développent un esprit critique. Le narrateur revendique sa singularité et ses réflexions. Ce roman est un questionnement métaphysique sur l'homme, le bonheur. Les héros sont toujours tourmentés, torturés (comme lors du préromantisme). Les romans de l'Abbé Prévost sont marqués par la mélancolie. Cela est sûrement dû à son éducation sévère et ecclésiastique. Les héros se questionnent et sont marqués par le doute. Le destin se retourne souvent contre eux, ils sont séparés de l'être aimé, ils sont toujours impuissants face à leur passion. Ils font souvent un mauvais choix en suivant leur passion plutôt que leur raison.
[...] Enfin, Manon Lescaut apparaît au centre de la phrase avec le déterminant une dans une phrase complexe. Ainsi, elle est mise en valeur au centre de la scène, placé au centre des personnages qui vont et viennent. Elle se détache du groupe, mais n'est toujours pas nommée. Le fait qu'elle se retrouve seule attire Desgrieux pour lui, cela donne à Manon une marque d'exception. La fiction endort l'esprit critique du lecteur, notre jugement moral est engourdi, on ne les condamne pas, nous développons une certaine affection ou de la compassion pour les deux personnages. [...]
[...] Il devient moins timide et est plus hardi. Il laisse sa mue derrière lui pour laisser place à un amant passionné. Nous pouvons voir une symétrie miroir entre le Desgrieux jeune et le Desgrieux métamorphosé avec je me suis étonné mille fois (jeune) et j'ajoutais mille choses pressantes (métamorphosé). Desgrieux semble s'excuser de ses dérives, mais il n'est pas vraiment responsable, il est guidé par l'Amour. Il est déjà sous l'emprise de Manon, leurs destins sont donc déjà scellés, leur situation est vouée à l'échec. [...]
[...] Manon Lescaut - Abbé Prévost (1731) - Comment cette scène de rencontre se place-t-elle déjà sous l'auspice funeste de la fatalité et du malheur ? Au 18[e] siècle, l'église se détache du pouvoir politique, les individus deviennent donc plus libres et développent un esprit critique. Le narrateur revendique sa singularité et ses réflexions. Ce roman est un questionnement métaphysique sur l'homme, le bonheur. Les héros sont toujours tourmentés, torturés (comme lors du préromantisme). Les romans de l'Abbé Prévost sont marqués par la mélancolie. [...]
[...] C'est un roman à tiroirs, c'est-à-dire que plusieurs actions sont imbriquées : ce sont les mémoires et aventures d'un jeune homme de qualité, puis le narrateur, puis Desgrieux qui raconte son histoire. Il y a donc plusieurs points de vue durant tout le roman, ce qui lui donne un effet de vraisemblance. C'est un roman mémoire, c'est-à-dire que c'est comme si c'était un journal intime que quelqu'un avait trouvé alors que non. Cela donne un aspect réaliste. En 1715, l'homme de qualité rencontre un homme qui escorte les jeunes filles déportées en Louisiane. Celui-ci est touché par le désespoir de l'homme. [...]
[...] Pour conclure, nous pouvons dire que cette scène de rencontre est assez paradoxale. D'un côté il y a le bonheur et le coup de foudre et de l'autre, le présage du malheur que le coup de foudre va engendrer. C'est un texte qui a fait scandale, car l'abbé Prévost, car il ne condamne pas leur passion, mais leur agissement. Au contraire, il sublime l'expression des sentiments, il est vécu comme une élection divine. [...]
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