Manon Lescaut - L'abbé Prévost (1731) — Argumentation orale du choix de l'oeuvre : explicitation de la démarche intellectuelle

Thèmes abordés

roman, Manon Lescaut, L'abbé Prévost, Histoire du Chevalier Des Grieux, réflexion, réalisme, personnage, oeuvre, Grand oral, normes sociales, traditions, liberté, amour, tragédie, baccalauréat

Résumé du document

Au XVIIIe siècle, plusieurs types de romans se développent, cette oeuvre peut ainsi être qualifiée de différentes manières. Ainsi, il s'agit au premier abord d'un roman libertin, caractérisé par une exaltation des passions et des moeurs légères de l'aristocratie, lui offrant une fin moralisatrice à l'issue négative pour les personnes ayant succombé à leurs passions. Cependant, Manon Lescaut s'apparente davantage au roman sentimental, qui expose les passions de manière plus nuancée, et à la condamnation moins sévère. L'oeuvre relate l'histoire d'amour tragique entre Manon, une jeune femme frivole et intéressée, et le Chevalier Des Grieux, un noble épris de passion pour la femme qu'elle est et qu'elle incarne. Ce roman est novateur, à la fois emblématique de l'écriture romanesque française au XVIIIe siècle, mais aussi de la problématique de l'amour impossible et de l'immoralité.

Extraits

[...] Manon Lescaut - L'abbé Prévost (1731) Argumentation orale du choix de l'œuvre : explicitation de la démarche intellectuelle Introduction La Véritable Histoire du Chevalier Des Grieux et de Manon Lescaut connue aujourd'hui sous le titre simplifié de Manon Lescaut, est un roman d'Antoine François Prévost publié en 1731, septième et dernier tome d'un ensemble plus vaste intitulé Mémoires et aventures d'un homme de qualité qui s'est retiré du monde. Au XVIII[e] siècle, plusieurs types de romans se développent, cette œuvre peut ainsi être qualifiée de différentes manières. [...]

[...] Manon Lescaut, quant à elle, incarne une représentation de la liberté et de l'émancipation, mais également de l'instabilité et de l'impermanence, qui étaient également des thèmes importants à cette époque. Elle est à la fois un produit de son temps et une rébellion contre celui-ci. C'est un personnage qui suscite des réactions contrastées chez les lecteurs. D'un côté, Manon Lescaut est admirée pour son courage à vivre selon ses propres termes et à refuser de se plier aux normes sociales et à la dominance masculine. [...]

[...] Cette critique reste d'ailleurs très actuelle, et l'on peut voir dans ce roman une réflexion sur tous les grand concepts philosophiques sur lesquels reposent nos interactions sociales, mais aussi les inégalités et les contradictions de notre propre société. Enfin, pour citer Virgina Woolf, autrice britannique du XXe siècle : « La lecture est une conversation. Tous les livres parlent. Mais un bon livre écoute aussi. » En ce qui me concerne, celui-ci est vraiment à part, se distinguant de tout ce que j'ai pu rencontrer dans ma vie, et c'est pour ces raisons que je l'ai choisi car il m'a avant tout permis de réfléchir sur le monde qui m'entoure et sur moi-même. [...]

[...] Leur relation est donc tumultueuse et complexe, basée sur des sentiments intenses mais contradictoires. D'un côté, il y a l'amour et la passion, mais de l'autre, il y a la trahison et la manipulation. D'un côté, il y a "le naïf" Des Grieux, de l'autre, il y a Manon "la libertine". Leur relation est donc marquée par des hauts et des bas, des moments de bonheur intense suivis de périodes de détresse et de souffrance. Le contexte historique Le contexte dans lequel se déroule le roman est important pour la compréhension des motivations des personnages et leur comportement. [...]

[...] Il en discute ouvertement avec son ami de toujours Tiberge et tente de trouver une explication à son comportement. Il ne se perçoit pas comme immoral, mais plutôt comme un homme qui a été épris d'une passion incontrôlable pour une femme, en d'autres mots : « un pantin de la fortune », du destin. Dans ces discussions de remise en question de la notion de moralité, Tiberge est un élément clé : il représente pour le lecteur et pour Des Grieux la voix de la morale et de la vertu. [...]